Lorsque survient une catastrophe naturelle, on entend la litanie des chiffres liés aux pertes matérielles. Mais on dit moins souvent ce que ces épisodes représentent ensuite pour les populations. La Banque mondiale a pris en compte les pertes dites de « bien-être » dans son dernier rapport.
Là où l’ONU estime des pertes de 300 milliards de dollars chaque année pour les catastrophes naturelles, la Banque mondiale a calculé que ces pertes se montaient plutôt à… 520 milliards de dollars ! Un montant très élevé qui prend en compte non seulement les pertes matérielles, mais aussi la détresse des populations locales qui ne peuvent plus faire face aux dépenses habituelles (santé, logement, nourriture, etc.).
Des populations dans la pauvreté
La Banque mondiale va plus loin, en attribuant aux catastrophes naturelles le basculement dans la pauvreté (moins de 1,90 $ par jour pour vivre) de 26 millions de personnes tous les ans. Il convient donc, d’après l’organisme, de prendre en compte non seulement les dégâts matériels, mais également les pertes de bien-être pour les projets d’aide. « Les 20% les plus pauvres ne subissent que 11% des pertes matérielles mais 47% des pertes de bien-être », explique le rapport.
Des aides à redimensionner
Pour trouver un meilleur équilibre, plusieurs pays ont mis au point des systèmes d’aide innovants. Le Kenya a ainsi crédité des aides à des agriculteurs en utilisant leurs téléphones portables ; au Pakistan, les autorités ont distribué des cartes bancaires prépayées, les populations pauvres ne possédant généralement pas de comptes.