Mariage SFR-Numericable : Patrick Drahi qui rit, Arnaud Montebourg qui pleure

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 7 avril 2014 à 4h07

Après trois semaines de négociations et de réflexion, le conseil de surveillance de Vivendi a rendu son verdict ce week-end: Altice/Numericable va bel et bien reprendre SFR pour un total de 17 milliards d'euros. Malgré quatre surenchères de son offre et ses nombreux soutiens au sein du gouvernement, Arnaud Montebourg en tête, Bouygues Telecom a été éliminé de l'équation.

Vivendi empoche 17 milliards

Vivendi va recevoir un premier chèque de 13,5 milliards d'euros, auquel se rajouteront 750 millions si l'excédent brut d'exploitation (moins les investissements) atteignent 2 milliards d'euros sur un an. Rajoutons à cela les 20% de participation de la holding dans SFR/Numericable, qu'elle pourra revendre au besoin. Le compte est bon et il est énorme : qui a dit que le secteur des télécoms en France criait famine ?

Dans l'histoire, Bouygues a parfaitement joué son rôle de « lièvre », en surenchérissant sur Numericable et sur ses propres propositions, poussant Altice a bonifier son offre. En dernière ligne droite samedi dernier, l'opérateur proposait ainsi 15,5 milliards d'euros et une participation de 5% dans l'hypothétique ensemble. Mais rien n'y a fait, même si Bouygues va désormais jouer des tribunaux pour tenter de ralentir la fusion des deux entités.

Bouygues grand perdant

L'attelage composé par Numericable et SFR (qui à terme, s'appellera SFR tout simplement) a d'un point de vue industriel plus de pertinence qu'avec Bouygues, avec qui l'opérateur au carré rouge partage bon nombre de métiers et de clientèle. Le projet industriel est d'ailleurs ce qui a fait pencher une partie de la balance vers Numericable, explique le conseil de surveillance de Vivendi. Ce dernier a également été convaincu par le risque concurrentiel et social (le paysage de la téléphonie en France reste à 4 opérateurs, tandis que Altice s'est engagé sur le maintien des emplois)… ainsi que par les éléments financiers : la valeur créée se destine en premier lieu aux actionnaires, trop heureux d'empocher 17 milliards alors que SFR n'était valorisé qu'entre 12 à 14 milliards.

Reste maintenant à voir si l'énorme mise de fond mise sur la table par Altice va lui permettre de tenir ses engagements en terme d'emploi et d'investissements. Il va être difficile de continuer à améliorer le réseau avec une dette estimée à 10 milliards d'euros.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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