Si vous n'avez pas 37 ans, et gagnez moins de 4467 euros par mois, comme 90 % des Français, il est fort probable que vous ne soyez pas encore propriétaire de votre habitation principale... Et cela risque de durer. Selon Empruntis.com, qui réalise chaque année une étude sur le marché immobilier français, il est toujours aussi difficile de devenir propriétaire en France.
Un million de franciliens sont partis en province en dix ans
Pour octroyer un crédit, les banques attendent que les acquéreurs justifient d'au moins 4500 euros de revenus, pour pouvoir acheter un bien d'une valeur médiane de 220 387 euros. Ce qui dans les faits ne signifie pas grand chose : A Paris et en région parisienne, la valeur moyenne d'un bien immobilier est deux à trois fois supérieure en fonction de sa localisation. Les revenus minimum exigés ont du mal à suivre. Résultat, en dix ans, plus d'un million de franciliens ont quitté la région pour aller s'installer en province, avec pour première destination le sud-ouest. La tendance s'accélère d'ailleurs : l'an dernier, ce sont 200 000 habitants de Paris ou de sa banlieue qui ont déménagé, soit dans les départements limitrophes de la région Centre ou la Picardie par exemple, soit dans une autre région.
Les locataires incapables d'acheter mais aussi d'épargner
Dans un marché immobilier en repli, seul les plus aisés, rarement primo-accédant et disposant donc d'un apport issu de la vente de leur résidence principale, peuvent acheter. Le montant moyen des prêts augmente donc, passant de près de 159 000 à 168 500 euros, suivant en cela l'augmentation du prix moyen des logements achetés au cours des douze derniers mois, passé de 210 000 à plus de 220 000 euros. En dix ans, le prix moyen du logement a augmenté de plus de 30 %, passant de 160 000 euros à 220 000 euros. Dans le même temps, les loyers ont augmenté en moyenne de plus de 47 %, ce qui place les locataires dans une situation inextricable, incapables d'acquérir leur résidence principale et en même temps incapables d'épargner, le loyer pouvant représenter parfois jusqu'à 50 % de leur budget mensuel.