La relance économique passe par le soutien aux entreprises, et ces dernières ont besoin de fonds, rapidement, pour faire face aux frais fixes comme les salaires. Or, même avec un carnet de commandes bien rempli, ce qui n’est pas le cas en cette période post-confinement, ça peut être compliqué : entre la prise de commande et le paiement, plusieurs semaines voire mois peuvent s’écouler… quand les paiements ne sont pas en retard. Le gouvernement mise donc sur une solution : l’affacturage.
L’affacturage : quèsaco ?
En plein développement depuis quelques années, avec des entreprises spécialisées dans ce domaine, l’affacturage est une solution de gestion de trésorerie qui permet aux entreprises d’avoir de la trésorerie rapidement. Ça fonctionne comme ça : lorsqu’une entreprise émet une facture, elle l’envoie à la société d’affacturage qui avance le montant et se charge ensuite de le récupérer auprès du client débiteur. En gros : l’entreprise qui émet la facture a la somme en un temps record, alors qu’entre la prise de commande et le paiement, les délais sont longs.
Sauf qu’avec la crise du Covid-19 et la crise économique, l’affacturage était également en difficulté : le risque de faillites des entreprises est important… et le « factor », comme on appelle la société d’affacturage, prend des risques en payant en avance l’entreprise émettrice de la facture. Si l’entreprise débitrice fait faillite, la société d’affacturage ne pourra pas récupérer les sommes avancées.
De fait, même dans l’affacturage, la réticence était de mise… ce qui pèse sur les entreprises.
20 milliards de prêts garantis par l’État pour relancer l’affacturage
Heureusement, le gouvernement a travaillé avec les entreprises spécialisées dans l’affacturage pour leur permettre de bénéficier d’une partie de l’enveloppe de 300 milliards d’euros destinée aux Prêts garantis par l’État (PGE).
Pas moins de 20 milliards d’euros leur seront dédiés avec un objectif, précise le ministère de l’Économie : permettre « aux entreprises de bénéficier de financements d'affacturage dès la prise de commandes, sans attendre la livraison et l'émission des factures correspondantes ». C’est une révolution.
Auparavant, les entreprises voulant faire appel à une société d’affacturage devaient avoir en main une facture. Désormais, seul un bon de commande va suffire. L’État va garantir 90% de la somme, garantie qui pourra être utilisée « en cas de dépôt de bilan du client ou de litige avec les acheteurs ».