On en oublierait presque que la France a perdu ce vendredi matin son AA+ chez Standard & Poor's et que Bernard Cazeneuve, le ministre délégué au Budget, a déclaré hier "l'argent public sera durablement rare". Comme si de rien n'était, Guillaume Garot et Stéphane Le Foll, respectivement ministre délégué à l'Agroalimentaire et ministre de l'Agriculture, ont rencontré les organisations syndicales bretonnes à la préfecture de Rennes pour parler du "pacte d'avenir pour la Bretagne".
Qu'ont-ils sorti de leur poche ? De l'argent, virtuel, cela va sans dire ou dont ils ne disposent pas directement. Il en est ainsi des quelques 550 millions d'euros promis pour financer 42 projets de développement dans la région, et pour lesquels la Banque Publique d'Investissement (BPI) est sollicitée. Outre le fait que la plupart de ces dossiers étaient déja en cours d'instruction, et qu'il ne s'agit pas d'investissements nouveaux, la Banque Publique d'Investissement est théoriquement seule juge des dossiers dans lesquels elle intervient.
Quant aux agriculteurs, pilier de la révolte des Bonnets Rouges, Stéphane Le Foll leur a promis de doubler les aides de la Politique Agricole Commune (PAC), les passant de 175 millions d'euros à 368 millions d'euros, alors même que Bruxelles veut à tout prix les réduire. Si l'enveloppe totale des aides à l'agriculture pour la France névolue pas (environ 20 % des 58,8 milliards d'euros distribués par an en Europe) il faudra bien les enlever quelque part....
Au final, le "pacte d'avenir pour la Bretagne" devrait sauver ou créer un millier d'emplois à coups d'aides et de financements publics. Malheureusement, les dépôts de bilan et liquidations qui se succèdent dans la région depuis le début de l'année ont déjà détruits ou menacent 2000 emplois, ce qui fait dire aux organisations syndicales que le compte n'y est pas...