Air France-KLM continue de subir les conséquences d'une crise sanitaire qui semble ne pas vouloir en finir. Au troisième trimestre, la compagnie aérienne a de nouveau essuyé de lourdes pertes.
La compagnie aérienne franco-néerlandaise n'a pu faire autrement que d'enregistrer de nouvelles pertes durant le troisième trimestre, malgré un trafic « relativement fort » en juillet et en août. Les pertes s'établissent à 1,665 milliard d'euros, dont 565 millions de provision pour restructuration, 39 millions pour sur-couverture de carburant, et 31 millions de dépréciation de la flotte. Le résultat brut d'exploitation est lui aussi dans le rouge : -442 millions d'euros. Mais la direction de l'entreprise se veut relativement confiante : ces résultats, bien que négatifs, soulignent la « maîtrise des coûts » que s'est importé le groupe depuis le début de la crise sanitaire. En France, un plan d'activité partielle a été mis en place alors qu'aux Pays-Bas, la société a insisté sur le contrôle de la masse salariale.
Maîtrise des coûts
Autrement dit : ça aurait pu être pire. Mais le quatrième trimestre s'annonce bien plus difficile. C'est traditionnellement une période plus creuse pour le transport aérien, ce qui signifie une activité moindre et donc des recettes plus faibles. Et puis les nouvelles mesures de restriction des déplacements en œuvre en France représente une difficulté supplémentaire pour la compagnie aérienne, dont l'activité va se limiter à 35% des sièges qui étaient proposés au quatrième trimestre 2019. Par ailleurs, les passagers ont désormais tendance à réserver sur le court terme, ce qui là aussi a un impact très fort sur les finances du groupe.
Aides d'États et recapitalisation
Air France-KLM a terminé le troisième trimestre avec une trésorerie de 12,4 milliards d'euros. L'entreprise a bénéficié de prêts garantis de 7 milliards d'euros de la part de Paris, et de 3,4 milliards par La Haye. De quoi tenir « moins de 12 mois », a expliqué le directeur général Benjamin Smith. Ensuite, il faudra envisager une recapitalisation pour retrouver des fonds propres : une réflexion dans ce sens a été engagée mais en bout de course, ce sont les actionnaires qui prendront une décision. Parmi eux, les gouvernements français et néerlandais.