Magrethe Vestager, commissaire européen à la Concurrence, a dans son collimateur Google depuis longtemps. Après avoir sanctionné Apple, non sans provoquer les ires du groupe et de l'Irlande, elle accuse Google d'abus de position dominante dans les smarpthones et, notamment, dans les applications propriétaires installées sur les téléphones qui embarquent Android, l'OS du géant de Mountain View.
Pour Google, le groupe ne fait rien d'illégal et rejette la faute sur les constructeurs.
Google Search par défaut ? la faute aux constructeurs de smartphones
La position dominante de Google dans les smartphones, le groupe ne peut guère la nier et n'a pas raison de le faire : 80 % des smartphones dans le monde embarquent Android comme système opératif, un pied de nez fait tous les ans à Apple, grand rival du géant de Mountain View. Il faut dire que pour les constructeurs Androd est une solution idéale : l'OS est gratuit.
Seul souci : selon Bruxelles, qui a communiqué des griefs à Google en avril 2016, les téléphones Android ont comme moteur de recherche préinstallé et paramétré par défaut, Google. De fait, Google abuserait de sa position dominante dans les OS mobiles pour imposer son moteur de recherche. Une accusation que Google nie en bloc : le groupe, dans un billet de blog, dévoile sa réponse à la Commission Européenne.
"Un fabricant n'a pas l'obligation de préinstaller des applications Google sur une téléphone Android." Une manière de dire que ce n'est pas sa faute si les utilisateurs se retrouvent avec Google comme moteur de recherche.
Une liberté totale pour le fabricant et l'utilisateur
Google enfonce le clou en précisant bien que non seulement le fabricant n'a aucun obligation, mais que rien de l'empêche d'installer ses propres applications, un peu comme le font les opérateurs de téléphonie. De fait, si Google est le moteur de recherche par défaut c'est purement par flemme de la part du fabricant qui ne change rien... et qui installe les applications Google.
L'utilisateur aussi a tous les droits : il peut très bien désinstaller Google et installer une autre application ou un autre moteur de recherche. En somme, le choix de Google est un choix par défaut, mais reste un choix.
Le gratuit a un prix
Google avance également un autre argument, bien connu sur Internet, pour justifier sa domination : le fait que tout est gratuit.
La " distribution de services rémunérateurs comme Google Search et Google Play" permet à Google "de continuer à investir de manière substantielle dans Android et Play" écrit le groupe sur son blog. De fait, elle permet de garantir la gratuité des produits autant pour les utilisateurs que pour les fabricants. Pas sûr qu'un tel argument convainc la dame de fer de l'Europe, Mme Vestager, qui aimerait bien infliger à Google une amende similaire à celle qu'elle a infligé à Apple.
Google risque quelques 6,55 milliards d'euros d'amende pour abus de position dominante, soit 10 % de son chiffre d'affaires mondial de 2015.