Le miracle de l'iPhone a permis à Apple de devenir une des marques les plus puissantes au monde, chez monsieur tout-le-monde d'une part, mais aussi et plus curieusement, en entreprises. Le phénomène du BYOD (« bring your own device »), qui autorise les employés à apporter leurs propres smartphones et tablettes au bureau, a donné un nouveau souffle à Apple dans un milieu pourtant conservateur.
Un accord gagnant-gagnant
Pour pousser les feux et imposer définitivement iOS, la plateforme mobile d'Apple, en entreprise, il fallait que le constructeur frappe fort. C'est chose faite avec l'annonce surprise d'un partenariat aussi historique qu'historique avec IBM. L'ancien ennemi d'hier (Steve Jobs avait pris Big Blue en grippe), puis partenaire à de nombreuses reprises, est un incontournable des services aux entreprises : son expertise hors pair et la grande souplesse dont font preuve les quelques 100 000 consultants du groupe sont désormais mis au service des terminaux mobiles d'Apple.
Ils pourront ainsi vendre des iPhone et iPad directement aux entreprises, offrant au passage un canal de vente supplémentaire à Apple dans un milieu où le constructeur californien est encore assez peu implanté. Surtout, ils feront d'iOS une plateforme de prédilection pour les services à forte valeur ajoutée (« big data », analyse de données, sécurité des données), au travers du développement d'applications métier adaptées aux besoins de ces clients bien particuliers. Des entreprises qui, au passage, utiliseront aussi des technologies IBM : un accord gagnant au final pour les deux partenaires.
Des concurrents perdant-perdant
Si les premiers fruits de ce partenariat ne seront cueillis qu'à l'automne, le coup de pub est d'ores et déjà réussi : l'action de BlackBerry, dont le secteur de l'entreprise est le dernier bastion, a flanché une fois de plus. Quant à Microsoft et à ses propres services aux entreprises, la transition impusée par le nouveau PDG Satya Nadella risque de détourner les clients vers la solution plus lisible d'IBM et d'Apple.