L’Assurance-vie fait désormais perdre de l’argent

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 23 mars 2023 à 9h52
Epargne France Bpce 2
3,6%En 2009, le rendement des contrats d'assurance-vie était en moyenne de 3,6%.

« Mais qu’allons-nous faire de notre argent ? » Voici la question que vont se poser de nombreux Français en 2020 : après le Livret A et le LDDS qui ont un taux au plus bas, et qui pourrait encore chuter en février 2020 pour atteindre 0,50%, du jamais vu, c’est l’assurance-vie qui ne rapporte plus rien. Pire : dans la majorité des cas elle fait même perdre de l’argent.

Assurance-vie : les rendements au plus bas

Avec la publication officielle du taux de rendement du contrat de l’Afer, qui fait référence dans le secteur, les dés sont jetés : les contrats d’assurance-vie ne rapportent plus rien. Le contrat de l’Afer affiche, en 2019, un rendement de 1,85%, en chute de 0,4% par rapport à 2018 et est toujours considéré comme l'un des meilleurs. D’ailleurs, les autres compagnies d’assurances ayant déjà dévoilé leurs taux de rendement affichent entre 1,25 et 1,9%, un peu plus de 2% pour les meilleurs des meilleurs (lorsque ce sont des fonds euro, les moins risqués).

Ces taux peuvent à première vue paraître bons, surtout comparés au taux du Livret A et du LDDS qui n’a été que de 0,75% en 2019, là aussi au plus bas de son histoire. Mais c’est sans compter la spécificité de ces deux livrets : ils sont défiscalisés, là où les contrats d’assurance-vie sont soumis aux prélèvements obligatoires.

Tous comptes faits, les épargnants perdent de l’argent

Il est loin le temps où les contrats d’assurance-vie rapportaient gros : leurs taux moyens ont chuté de 3,6% en 2009, au lendemain de la crise économique, à 1,4%, soit quasiment trois fois moins, en 2019. Dix ans auront suffi pour qu’investir dans ces contrats ait pour conséquence une perte financière.

Car l’inflation, elle, doit être prise en compte dans le calcul du rendement réel : elle a été de 1% en 2019 et, on le rappelle, la BCE fixe un objectif de 2% pour la Zone euro. Ainsi, une fois les prélèvements sociaux retirés, soit 30% des sommes gagnées sur l’année (17,2% de prélèvements sociaux et 12,8% de prélèvement forfaitaire), il faut calculer que le coût de la vie a augmenté de 1% : si on avait 100 euros début 2019, cette somme ne vaut plus que 99 euros fin 2019.

Ainsi, par exemple, un contrat d’assurance-vie en fonds euros sur lequel sont déposés 100.000 euros et ayant eu un taux de rendement de 1,2% en 2019, aura rapporté à son détenteur 1.200 euros. De cette somme, il faut retirer 30%, soit 360 euros, au titre des prélèvements. Il ne reste alors plus qu’un gain de 840 euros nets sur l’année. Or, avec une inflation de 1%, 100.000 euros début 2019 équivalent, début 2020, à 101.000 euros, en termes de pouvoir d’achat. Sur le contrat, il n’y aura toutefois que 100.840 euros, soit une perte de pouvoir d’achat de 160 euros.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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