Attentat à Nice : pourquoi il était inéluctable et prévisible, ce qu’il faut faire maintenant

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 15 juillet 2016 à 1h49
Attentat Nice
@shutter - © Economie Matin

Oui, l'attentat de Nice était inéluctable. Et oui, il était prévisible. Et, oui, il était évitable.

Ne tournons pas autour du pot : les morts du Bataclan et maintenant de Nice, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, et toutes les autres victimes du terrorisme de ces derniers mois ne méritent pas que l'on continue encore et encore à mentir, à nous mentir : tous ces attentats étaient inéluctables, et d'autres terroristes frapperont encore, tant que des mesures d'exception ne seront pas prises pour traquer les terroristes, et les mettre hors d'état de nuire.

L'état d'urgence, décrété au lendemain de l'attentat du Bataclan, et les mesures d'exception qui l'ont accompagné, permettaient d'agir. Seulement voilà : le refus de voir la vérité en face, le refus de la dire, ont tué, et tueront encore. Il y a bien eu des interpellations, il y a bien eu des personnes assignées à résidence. Malgré cela, un couple de policiers a été sauvagement assassiné à son domicile. Et maintenant, Nice.

Attentats : arrêtons de nous voiler la face, la menace terroriste est islamiste

Quel est le point commun entre tous ces attentats ? Ceux qui les ont commis, et la cause qu'ils défendent. A chaque fois, le même scénario se répète : les terroristes étaient surveillés par les services spéciaux. Avaient parfois été interpellés, condamnés, relachés. Certains étaient partis en Syrie, en étaient revenus, sans être inquiétés. La plupart étaient fichés, la fameuse fiche S, dont après chaque attentat, l'on se demande à quoi elle sert, puisqu'elle n'empêche en rien ces hommes, déterminés, à passer à l'acte.

Désormais, oui, de véritables mesures d'exception s'imposent, comme il a fallut en prendre lors des moments les plus graves de notre histoire. Lorsque l'état d'urgence a été décrété, des associations de défense des droits de l'homme, des partis politiques, se sont offusqués de certaines mesures privatrices de liberté. Sans penser un instant aux victimes, privées de la première des libertés, celle de vivre. Sans penser aux dizaines de millons de français, pris en otage par le terrorisme islamiste, privés de la deuxième des libertés : celle de vivre sereinement, sans avoir à craindre pour leur vie, en allant voir un feu d'artifice en famille, en assistant à un concert, en prenant un verre dans un café en terrasse, en rentrant tranquillement chez soi.

L'état d'urgence doit entrer dans une nouvelle phase, celle des arrestations massives préventives

Oui, il faut changer de braquet, et ne plus avoir d'états d'âme. Police, gendarmerie, services spéciaux, doivent désormais pouvoir procéder dans l'urgence à des interpellations préventives massives dans les milieux islamistes. L'ensemble des lieux sous surveillance, l'ensemble des lieux qui pourraient abriter du matériel, doivent être perquisitionnés. Les ordinateurs, les téléphones mobiles, les tablettes des prévenus, de leurs proches, doivent être sondés. Leurs comptes en banque, et ceux de leurs proches, oscultés. Nos institutions, notre droit, apportent suffisamment de garanties à ceux qui n'ont rien à se reprocher. Jusqu'ici, nos institutions, notre droit, ont surtout été utilisés par les terroristes pour avancer masquer, et préparer leurs attentats au nez et à la barbe des autorités, désarmées, impuissantes, car neutralisées.

Désormais, il faut que cela cesse. Si le gouvernement actuel n'est pas capable de prendre les mesures d'exception qui s'imposent, après avoir laissé se perpétrer sur notre sol plusieurs attentats sanglants en seulement quelques mois, il doit démissionner, et céder la place à ceux qui auront le courage d'agir.

En ce jour, ensanglanté, de Fête Nationale, symbole de liberté, cet attentat nous indique la voie à suivre. Ni plus ni moins, celle des paroles de notre hymne national.

Pas de pitié pour les ennemis de la liberté !

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Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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