Alimentation : Les pâtes vont-elles vraiment devenir un produit de luxe ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 28 novembre 2014 à 8h43

Les pâtes, produit bon marché par excellence, risquent de voir leur prix augmenter dans les années qui viennent à cause de la réduction de la production de blé dur qui fait léviter les prix sur les marchés mondiaux. Mais y a-t-il un véritable risque de voir les pâtes devenir un produit de luxe ? Pas vraiment.

Les prix vont effectivement augmenter

On ne peut nier qu'il y aura un effet direct de l'augmentation du prix du blé dur sur le prix des pâtes en supermarché. Début novembre, une tonne de blé dur s'échangeait à 440 euros contre 250 euros en juillet 2014. Une augmentation forte : +76%.

La cause ? Essentiellement la réduction de la production de blé dur, utilisé dans la confection des pâtes : les surfaces cultivées ont baissé de 35% en France, de 12% en moyenne dans le monde... il n'y a plus que 15,9 millions d'hectares de cultivés désormais. Du coup la production mondiale a baissé de 5 millions de tonnes en 2014 s'établissant à 33 millions de tonnes dans le monde.

Et si en plus la météo s'y met, ce qui s'est passé au Canada en juillet, c'est simple : le blé dur ne suffira pas pour tout le monde, selon la Sipaf et le CFSI. Les semoules et les pâtes vont donc soit baisser en qualité, soit augmenter de prix.

Tout un plat (de pâtes) pour pas grand-chose

D'accord, les prix vont augmenter... mais de combien ? En fait de pas vraiment beaucoup : 15 à 20 centimes d'euro le kilo. Sur l'année, en moyenne, cela signifie une augmentation de 1,60 euro pour les Français qui mangent 8 kilos de pâtes par an.

Le prix de la portion, qui est de 80 à 100 grammes environ, augmentera donc de... 2 centimes. Pas de quoi vraiment s'inquiéter. Pour preuve ? En Italie, royaume des pâtes, personne ne s'inquiète. La directrice marketing de Barilla France, Géraldine Fiacre, le dit elle-même : "à 1 euro le paquet de pâtes pour 5 personnes, cela reste très accessible".

Ouf ! la bolognaise, la carbonara (qui se fait avec de l'oeuf et des lardons et non avec de la crème et du jambon) et les lasagnes sont sauvées.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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