Pour les constructeurs automobiles, l'année 2020 aura véritablement été une « annus horribilis », Les immatriculations neuves ont plongé de plus d'un quart par rapport à l'année précédente…
Après plusieurs années de croissance, l'année 2020 marque un coup d'arrêt très sérieux pour les constructeurs automobiles et l'ensemble de la filière industrielle. Le nombre d'immatriculations neuves s'est contracté de 25,5 % par rapport à 2019, avec 1,65 million de véhicules de particuliers mis sur les routes. Il faut remonter à 1975 pour retrouver un niveau aussi bas ! L'année précédente, ce sont 2,2 millions d'immatriculations neuves qui avaient été livrées. Même au plus fort des crises des précédentes décennies, jamais le volume n'était descendu sous le seuil des 1,7 million, relève le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). La crise sanitaire explique évidemment en très grande partie la désaffection des Français pour l'automobile en 2020.
Fermetures et paralysie
Au plus fort du confinement printanier, les immatriculations neuves ont dramatiquement plongé : -72 % en mars, -88,8 % en avril. Les fermetures temporaires d'usines et de concessionnaires et la paralysie globale de l'activité économique ont lourdement pesé sur le volume des livraisons. En décembre, les immatriculations neuves se sont établies à 186.000 unités : un chiffre en recul de 11,8 % par rapport à l'an dernier, mais le mois de décembre 2019 avait été un très bon cru. Faut-il y voir une lueur d'espoir ? Selon l'agence Moody's, les ventes de véhicules neufs devraient repartir franchement à la hausse en 2021 (+10,7 %) et 2022 (+10,5 %). Dans ce contexte, les constructeurs font donc le dos rond.
Tous les constructeurs à la peine
À commencer par les constructeurs français, dont les performances sont dans la moyenne globale : -25,1 % par le groupe PSA, -24,9 % pour Renault. Les constructeurs étrangers ont fait moins bien avec en moyenne, des immatriculations neuves en recul de 26,1 %. Volkswagen, premier importateur dans l'Hexagone, affiche une baisse plus importante de 28,4 %. Fiat Chrysler, qui doit fusionner avec PSA, trébuche plus fort avec des livraisons en fort recul de 41,5 %. Pas de très bon augure pour le futur quatrième constructeur mondial.