Le gouvernement pourrait revoir la manière dont les sociétés d’autoroute obtienne le prolongement de leurs concessions.
Les sociétés d’autoroute, habituées jusqu’à présent à décrocher le prolongement de leurs concessions sans trop forcer, vont devoir revoir leurs pratiques. Elizabeth Borne, la ministre des Transports également en charge de la Transition écologique, prévient dans Le Parisien que les manœuvres des exploitants des autoroutes commencent à l’indisposer. « Plus les sociétés d'autoroute déploient des trésors d'imagination pour nous expliquer à quel point on a intérêt à le faire, plus ça me convainc que, si c'est leur intérêt, ce n'est pas l'intérêt de l'État. Et cela quelles que soient les promesses alléchantes ».
La Sanef dans le collimateur
Même si elle ne nomme personne, la ministre a certainement en tête la Sanef, qui gère notamment l’A1 et l’A4, au nord et à l’est de la France. La société propose de rénover, à ses frais, le tronçon gratuit de l’A1 au nord de Paris qui mème à l’aéroport de Roissy. Des travaux qui seraient terminés avant l’ouverture des Jeux olympiques de 2024, sans aucune aide financière de l’État. Mais bien sûr, en échange d’un allongement de la durée de la concession…
Situation bancale
Elizabeth Borne déplore une situation « bancale » : d’un côté, les autoroutes qui bénéficient de plans d’investissements successifs permettant aux société d’augmenter leurs péages et d’obtenir des années de concessions en plus ; de l’autre, un réseau de routes nationales qui souffre de sous-investissement. Et de s’interroger sur le retour des autoroutes dans le giron de l’État, lorsque les concessions seront terminées dans 15 ou 20 ans.