L'affaire était sur la table depuis quelques semaines, mais un accord formel scelle le dossier. Le numéro un mondial de la bière, AB InBev, va avaler son concurrent et numéro deux du secteur, SABMiller, pour la somme rondelette de 112 milliards d'euros.
Il s'agit, mine de rien, de la troisième plus importante acquisition de l'histoire du capitalisme. Autant dire que l'affaire est d'importance pour les deux groupes, et stratégique pour AB InBev. Le brasseur, qui possède les marques Budweiser et Stella Artois, est en perte de vitesse sur ses marchés historiques, l'Amérique du Nord et l'Europe.
Demande
La demande en provenance de ces pays recule en effet, tandis que SABMiller, qui détient les marques Peroni, Pilsner Urquell et Grolsch, est très présent sur des marchés en croissance : Asie, Amérique du Sud et latine, Afrique (le groupe est basé en Afrique du Sud). En investissant un tel montant (qui comprend la dette de SABMiller), AB InBev espère renouveler son offre et profiter de l'impulsion sur ces marchés en développement.
60 milliards de litres
À eux deux, ces groupes brassent près de 60 milliards de litres de bières, soit trois fois plus que l'actuel numéro trois, Heineken, qui suite à la fusion, sera largement distancé. L'acquisition devrait être finalisée au second semestre 2016, le temps qu'AB InBev reçoive les feux verts des régulateurs dans les nombreux pays où les deux entreprises ont une activité.