Bigger Than Us : plus qu’un film, un phare

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Par Georges de La Ville-Baugé Publié le 22 septembre 2021 à 15h33
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250 MILLIARDS $Le coût du réchauffement climatique est estimé entre 50 et 250 milliards de dollars par an.

J’ai donc vu Bigger than us avec deux de mes fils lors de l'avant-première au Méliès, dans une salle comble.

J’avais déjà vu le film, et je le soutiens autant que je peux avec OpenBubble en ouvrant la conversation entre tous ceux qui le souhaitent, depuis le site du film (https://biggerthanus.film/rejoindre) ou à la sortie des salles. J’en ai fait la promotion auprès d’à peu près tous ceux que j’ai croisé depuis le début de l’été. Ce film est important pour moi.

C’est un film d’action, et je l’ai reçu comme une invitation faite à chacun d’agir là où il est, quels que soient ses moyens, avec confiance, avec la certitude que les actions résonnent, et qu’elles ont des impacts positifs directs et indirects. On y suit sept jeunes personnes, très engagées autour de leurs sujets respectifs, et ayant, à leur façon, changé leur monde, et changé le monde.

C’était important pour moi que mes fils le voient. Ils ont peu ou prou l’âge des protagonistes du film, et j’attendais la réaction qu’ils allaient avoir.

Elle a bien sûr été très différente de celles que j'avais pu envisager, à savoir quelque chose de l’ordre d’un enthousiasme marqué, ou au contraire d’un manque d’intérêt pour des sujets trop éloignés d’eux, croiraient-ils.

La projection se prolongeait par une conversation, avec sur scène et entre autres Flore Vasseur (la réalisatrice), Marion Cotillard (co-productrice) et Mohamad Al Jounde (l’un des sept, syrien réfugié au Liban qui construit des écoles pour les enfants des camps, et les reconstruit lorsqu’elles sont détruites à grands coups de pelleteuses)

J’ai retrouvé dans les propos de Flore l’optimisme que j’ai vu dans son film, et la joie de voir ces jeunes gens agir et réussir, loin des mots. À la proposition d’un spectateur de s’appuyer sur les personnes politiques, Flore a répondu d’un cinglant « on (les) a déjà beaucoup trop attendu », que Marion est venue appuyer avec « la génération Z est la première depuis nos grands-parents dont il est certain qu’elle va connaître une existence beaucoup plus bousculée que la nôtre - et eux aussi le savent »

[je retranscris ce que j’ai ressenti, ce ne sont pas les mots exacts]

J’entends ces mots, doux-amers mais où l’espoir persiste, et je m’y retrouve complètement. La génération X croit que demain pourra être sympa, à défaut d’être mieux. C’est déjà pas mal.

Le Mohamad que l’on rencontre dans le film est souriant, heureux, lumineux, entouré des jeunes élèves qui trouvent grâce à lui une éducation et un futur. Celui qui est sur scène est tout autre. Le sourire n’est plus. Il est heureux de faire partie du film, mais il le considère comme une archive, une capsule sur laquelle il pourra se retourner quand tout se sera effondré, et se dire fièrement qu’il a agit, même si c’était déjà trop tard.

Car pour lui, c’est trop tard. De même pour mes deux fils présents, c’est trop tard. Pour eux, pas de surprise, on sait tout ça. C’est super ce que font Melati, Winnie, Xiuhtezcatl, Mary, Memory, Rene et Mohamad, bravo, vraiment, mais ça ne change rien.

Ces trois jeunes adultes, que rien a priori ne devait mener dans la même salle obscure, se réunissent autour de cette même conviction.

Et c’est glaçant.

Je croyais ce film important car il allait être un phare ouvrant la voie à une déferlante d’énergie et d’action; il est capital car il déclenche des conversations. Dont une en particulier entre mes enfants et moi. Ce film est effectivement un phare, que je prends en pleine gueule parce qu’il devient le révélateur qui me permet de voir le monde tel qu’il est dans leurs yeux, pas tel que je le vois, pas tel que je voudrais le voir, pas tel que je voudrais qu’ils le voient.

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