La Poste britannique, privatisée, était-elle sous évaluée ?

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Modifié le 21 octobre 2013 à 10h51

Le gouvernement de sa Majesté aurait-il bradé l'une de ses entreprises publiques ?

Telle est l'objet de la polémique qui secoue actuellement la Grande-Bretagne, alors que Royal Mail, la Poste britannique, a été mise en vente vendredi 11 octobre dernier.

L'action Royal Mail valorisée à 330 pence

Pour son introduction en Bourse, l'action Royal Mail a été valorisée à 330 pence. Mais cette dernière a gagné, dès le 1er jour, plus de 37 %. Et ce vendredi à la clôture, après six séances, elle affichait une hausse de 52 % à 502,5 pence. Une hausse étonnante qui a mis la puce à l'oreille des médias d'outre-Manche, à l'image du "Financial Times", qui posait ce week-end la question suivante à ses lecteurs : l'action Royal Mail a-t-elle été volontairement sous-estimée ?

Une action pourtant estimée à 500 pence

De quoi créer un véritable scandale public, surtout lorsque des millions de citoyens britanniques ont pris part à cette vente. Le quotidien économique enfonçait d'ailleurs le clou en ajoutant que des banques d'investissement, qui n'avaient cependant pas été retenues pour l'introduction en Bourse, avaient valorisé le groupe Royal Mail à 5 milliards de livres en juin dernier, soit 5,9 milliards d'euros. Et deux d'entre elles avaient à ce moment là estimé le prix de départ de l'action Royal Mail à 500 pence. Bien loin des 330 pence de l'introduction…

Une aubaine pour l'opposition travailliste qui a sommé la majorité de s'en expliquer. Cette dernière, qui détient encore 38 % du groupe postal, a argué de son côté que la menace d'une grève chez les employés de Royal Mail, ainsi que les incertitudes des marchés l'avaient poussé à solder, pour ne pas dire brader, Royal Mail à 330 pence l'action.

Banques vs gouvernement britannique

A l'heure actuelle, la banque choisie comme conseiller indépendant par le gouvernement, Lazard, doit passer le mois prochain en commission parlementaire pour fournir des explications à ce sujet. Quant à la majorité au pouvoir, elle estime que ces retombées médiatiques ne seraient qu'un coup monté par les banques qui n'auraient pas été choisies pour piloter cette vente.

La BBC aurait à ce sujet déclaré que ce n'est pas rare de voir une décote être appliquée par le gouvernement sur une valorisation boursière, de manière à éviter de pénaliser les premiers souscripteurs. Beaucoup de bruit pour rien ?

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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