Haut débit : Bouygues Telecom va pouvoir utiliser son réseau pour proposer de la 4G à ses clients

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Par Laure De Charette Modifié le 15 mars 2013 à 3h15

Presque une question de survie. Bouygues Telecom, qui avait sollicité le gendarme des télécoms français, l'ARCEP, vient d'obtenir le feu vert tant espéré : il a obtenu le droit d'utiliser rapidement tout ou partie de son réseau 1800 Mhz pour la 4G. L'autorité a en effet estimé que cela ne créerait pas de « distorsion concurrentielle sur le marché ». Conséquence concrète : Bouygues télécom va pouvoir proposer à ses 11,2 millions de clients du très haut débit mobile dès le 1er octobre prochain !

Evidemment ses concurrents sont furieux de cette décision (SFR affirme qu'elle va détruire 5 000 emplois dans son "écosysteme"). Comme nous l'expliquions ici, Orange et SFR ont payé chacun 1 milliard d'euros pour de nouvelles fréquences dédiées à la 4G. Et voilà que Bouygues Télécom va pouvoir, à moindre coût, réutiliser ses ''vieilles'' fréquences 1800 Mhz, utilisées à l'époque de son lancement en 1997, qui couvrent 95 % du territoire français mais qui sont largement sous utilisées ! En changeant quelques équipements informatiques et des cartes dans les antennes relais, et en reversant à l'Etat environ 60 millions d'euros par an, l'opérateur va pouvoir offrir le seul réseau 4G national, qui plus est compatible avec l'iPhone 5, en France... le tout sans assumer les centaines de millions d'euros déboursés par ses concurrents !

Or la 4G fait rêver les opérateurs, car cette technologie de téléphonie mobile, qui promet des transferts de données cinq fois plus rapides qu'en 3G, est censée attirer des tas de clients gros consommateurs de data et friands de vitesse. Des clients prêts à payer plus cher que les fameux 19,90 euros par mois, tarif de base désormais pour un abonnement mobile plus data, imposé par Free l'an dernier. On parle de forfaits à 30 ou 40 euros, pour pouvoir accéder à la 4G.

Les malheureux opérateurs avaient dit que si Bouygues obtenait un feu vert, ils le poursuivraient en justice ainsi que l'Etat. Des menaces en l'air ? Pas sûr...

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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