Bruno Le Maire n'a pas pris de gants pour décrire la situation économique qui attend la France après les mesures de confinement : la « crise sera violente, globale et durable », a prévenu le ministre de l'Économie.
C'est lors d'une audition à la commission des Affaires économiques du Sénat que Bruno Le Maire a dépeint une crise qui ne peut se comparer qu'avec celle de 1929 en termes de chocs économiques. « Le chiffre de croissance le plus mauvais qui ait été fait par la France depuis 1945, c'est en 2009, après la grande crise financière de 2008: -2,2%. Nous serons vraisemblablement très au-delà des -2,2% », a-t-il annoncé. L'ampleur du choc qui attend l'économie française en 2020 s'annonce donc particulièrement important. Les finances publiques sont mises à contribution : le dispositif de chômage partiel, qui concerne 5 millions de salariés « coûte déjà 11 milliards d'euros ». Mais c'est une mesure indispensable qui permettra aux entreprises de redémarrer leur activité dès la sortie du confinement, tout en évitant les licenciements de masse souligne le locataire de Bercy.
Une crise violente et durable
Par ailleurs, plus de 500.000 petites entreprises ont demandé l'aide du fonds de solidarité afin de recevoir une aide de 1.500 €, ce qui représente un engagement budgétaire de 1,7 milliard d'euros par mois. 100.000 entreprises ont obtenu 20 milliards d'euros de prêts garantis par l'État. L'exécutif s'est engagé à hauteur de 300 milliards. Bruno Le Maire a également expliqué qu'il n'écartait pas des nationalisations temporaires, mais il a aussi affirmé que l'État n'avait pas vocation à administrer l'économie.
Soutien de l'Union européenne
Le ministre de l'Économie a également décrit une sortie de crise qui ne pourra se faire qu'à l'échelle de l'Union européenne. La réponse devra être commune et coordonnée : « Une zone monétaire commune ne pourra pas supporter des écarts économiques croissants entre ses membres », a-t-il prévenu. Il appelle à la mise en œuvre de trois outils : le mécanisme européen de stabilité pour le soutien des États, des prêts aux entreprises attribués par la Banque européenne d'investissement, et un fonds de solidarité pour le financement des dépenses post-crise pour l'hôpital et les services publics, mais aussi l'industrie (automobile, secteur aérien) et le tourisme.