Accusé de malversations financières au Japon, et sous le coup de diverses enquêtes préliminaires en France, l’ancien PDG de Renault Carlos Ghosn a fui le Japon pour éviter son procès. Les détails de son périple restent flous mais, selon la chaîne américaine CNBC, on a un début d’estimation du prix à payer pour s’enfuir du Japon. Une énième preuve que tout le monde ne peut pas se le permettre.
Deux jets privés affrétés pour faire fuir Carlos Ghosn
Si l’enquête se poursuit au Japon et au Liban pour comprendre qui a permis à Carlos Ghosn de s’enfuir, quelques informations ont fuité. On sait désormais que c’est la société MNG Jet, dont l’un des patrons a déclaré avoir agi sous la contrainte, qui a affrété le jet privé utilisé par Carlos Ghosn.
L’ancien PDG de Renault, aujourd’hui fugitif avec une « notice rouge » d’Interpol à son nom, a en effet utilisé un jet privé pour faire le trajet Osaka-Istanbul, où il aurait ensuite pris un avion de ligne classique pour rejoindre Beyrouth, au Liban. C’est ce trajet dont le prix a été dévoilé par la CNBC le 6 janvier 2020.
21 années de SMIC pour un vol privé
Voler avec un jet privé est cher, cela n’étonnera personne, mais pour une telle opération il faut y mettre le prix. Selon la CNBC, Carlos Ghosn aurait donc payé 350.000 dollars, soit 312.000 euros, pour que le jet parte de Dubaï, où est située MNG Jet, à Osaka puis fasse le trajet Osaka-Istanbul.
Une somme énorme, équivalente à 21 années de SMIC net, qui n’est probablement qu’une portion du prix final de cette évasion : ce n’est en effet que le prix du jet. Les premiers éléments de l’enquête ont révélé que l’ancien PDG de Renault aurait fait appel à des spécialistes de la sécurité internationale qui l’auraient fait embarquer dans une boîte. Les risques encourus ont été tels que les chèques des personnes ayant organisé cette fuite totalement illégale comportent sans aucun doute de nombreux zéros.
La fuite de Carlos Ghosn : un aveu de culpabilité ?
Pour le Japon, qui cherche à comprendre comment un tel scénario a pu se dérouler, Carlos Ghosn est désormais coupable de ce qui lui est reproché ; c’est en tout cas ce qui ressort dans l’opinion publique. Nissan a annoncé mardi 7 janvier 2020 qu’elle continuerait les actions légales à l’encontre de son ancien PDG malgré sa fuite. Le Japon, de son côté, a fait appel à Interpol pour demander des comptes au Liban qui soutient son ressortissant et ne va pas l’extrader.