C'est une première depuis neuf mois : les chiffres du chômage sont en baisse. La troisième — seulement — depuis l'accession au pouvoir de François Hollande, ce qui n'incite certainement pas le gouvernement à sabrer le champagne.
Des chiffres mensuels à prendre avec des pincettes
Car les résultats pour le mois d'août sont pour le moins contrastés. À tel point d'ailleurs que le ministre du Travail, François Rebsamen, se refuse à tout triomphalisme, ce qui au vu de la situation économique, aurait été bien malvenu. Il « prend acte de cette baisse », mais explique que « les chiffres mensuels ne peuvent s’interpréter que dans la durée ».
Le dévoilement de la fournée mensuelle des chiffres du chômage a d'ailleurs débuté par un pataquès étonnant : France 2 les a dévoilé quelques heures avant l'annonce officielle… Signe de quelque chose d'étrange ! En ce qui concerne les résultats, les voilà : le nombre d'inscrits à Pôle Emploi en catégorie A a baissé de 11 100 en août, ce qui représente une baisse de 0,3% à 3,413 millions de chômeurs.
Légère décrue
Si l'on prend en compte les chômeurs des catégories B et C (à temps partiel), la baisse est plus faible, avec 5 800 inscrits en moins, ou encore -0,1%. Néanmoins, et si ces chiffres sont exacts (après tout, l'Insee s'est déjà trompée en août 2013), cela représente une légère décrue qui touche toutes les catégories d'âge (exception faite des plus de 50 ans).
Cette baisse ne s'explique pas tellement par une miraculeuse embellie de l'économie française. Les « cessations d'inscription pour défaut d'actualisation » sont en forte hausse du côté de Pôle Emploi (+14%). Ce sont 228 000 inscrits qui sont sortis du décompte, soit 29 000 de plus qu'au mois précédent. Ce niveau est bien plus élevé qu'habituellement.
Sur le trimestre, ce sont 8 300 emplois qui ont tout de même été créés dans les secteurs privés, des reprises d'emploi qui ont augmenté de 9,7% pour le mois d'août. François Rebsamen conclut sur une petite note d'optimisme : « Le second trimestre 2014 montre des signes encourageants sur le front de l'emploi ».