Chypre refuse le plan de sauvetage de l’Union européenne

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Par Eric Delannoy Modifié le 22 mars 2013 à 10h20

Entrée dans la zone euro en 2008, Chypre inquiète ses voisins européens après l’annonce de son refus du plan de sauvetage. Dans un climat tendu où les banques prévoient une fermeture au moins jusqu’au 26 mars, les acteurs font tout pour éviter un mouvement de panique à même de relancer la crise en Europe.

Il est important de trouver une issue à cette crise, non pas parce que les enjeux financiers sont importants mais parce qu’une fois de plus la crise chypriote est fortement porteuse de symboles. En dehors de l’inacceptable remise en cause du principe de garantie des dépôts bancaires, l’UE et la Troïka montrent une fois de plus que la préoccupation purement économique voire financière prime sur la construction d’un véritable projet européen.

En effet, dans le cas de Chypre, l’UE se trouve désemparée devant la possibilité du gouvernement chypriote de se tourner vers la Russie. Celle-ci propose en effet son aide via la combinaison d’un accord financier (octroi d’un prêt) et d’une stratégie industrielle : exclusivité de l’exploitation des gisements de gaz par Gazprom, bras armé de cette solution alternative.

L’incapacité dans laquelle se trouve l’UE de proposer un tel schéma démontre que les fondamentaux de la construction d’un projet européen commun sont absents : qualité des infrastructures, politique énergétique commune, politique étrangère cohérente et armée commune, tout reste à faire !

Pour ne prendre que l’exemple de la politique énergétique, le cas de Chypre témoigne de l’inexistence d’une stratégie commune. Aujourd’hui, 4 fleurons industriels sont en concurrence : Shell, Total, ENI et BP et donc dans l’incapacité de construire un projet commun motivant. Cette solution serait pourtant à même de sauver les finances publiques chypriotes en contrepartie de l’exploitation par l’Europe des gisements de gaz de Chypre, la société nationale italienne ENI étant d’ailleurs très présente dans cette zone. En termes de symbole nous aurions là la possibilité de sortir du tout financier pour introduire un vrai projet européen. A sa manière, Poutine nous montre le chemin….

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Eric Delannoy, 47 ans, est vice-président de Weave. Diplômé de l'ENSAE, de Dauphine et de Science Po Paris, il a commencé sa carrière chez Cetelem avant de devenir directeur chez PricewaterhouseCoopers puis, en 2003, responsable de la business unit CRM pour le secteur finance chez IBM Business Consulting Services. Il a rejoint Weave en 2005 pour créer l’activité banque.

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