En attendant que le secteur bancaire mette fin à la pratique de l’avalanche des frais bancaires, les créanciers ont l’opportunité d’agir en amont. A condition de moderniser la chaîne de paiement des factures et de mieux prendre en compte le facteur humain.
Dans l’étude de 60 millions de consommateurs (novembre 2017), le magazine révèle que « l’avalanche de frais prélevés en cas d’incident ne fait qu’aggraver la situation des personnes fragilisées. (…) Commissions d’intervention, frais de rejet, lettre d’information pour compte débiteur… Les réseaux bancaires ont mis en place une ahurissante mécanique de tarification. » Les banques sont responsables de cette situation et c’est à elles d’y mettre bon ordre. On peut cependant douter de leur précipitation à mettre fin à un système qui leur offre des marges élevées.
C’est pourquoi les créanciers qui émettent les factures ont l’opportunité de se donner le beau rôle en attaquant le problème en amont. Pour un ménage, lorsque le paiement du loyer, de la facture d’électricité ou d’eau, des impôts ou encore de la cantine des enfants tombe au mauvais moment, c’est le début de la machine à facturer des frais bancaires.
Les charges fixes : environ 60 % du budget
Ces charges fixes sont une part majeure du budget des ménages. L’ensemble des charges fixes, c’est-à-dire les dépenses pré-engagées (loyer, électricité, gaz, eau, internet, téléphone, assurances, impôts, crédits immobiliers et crédits conso…) représentent environ 60 % du budget des ménages selon la dernière enquête « Budget des familles » de l’INSEE publiée en 2014.
Comme ces charges fixes sont pré-engagées par définition, il est impossible de s’y soustraire et il est très difficile de les réduire. Il faut donc toujours honorer le paiement et c’est à ce moment-là que les problèmes commencent pour un ménage dont le compte est à découvert. Les créanciers des charges fixes ont souvent une relation particulière avec l’utilisateur du service qu’ils fournissent. L’électricité, l’eau, le logement social, la cantine scolaire sont des missions de service public. D’ailleurs, des aides sociales existent pour alléger les factures d’eau, de téléphone, d’électricité ou de gaz des français aux revenus modestes. Il est donc logique pour ces créanciers de se préoccuper qu’une facture qui tombe au mauvais moment ne génère pas des frais bancaires abusifs.
Les solutions pour éviter les frais bancaires
Selon l’étude Opinionway pour Payboost de septembre 2017, les Français savent ce que leurs créanciers peuvent faire pour les aider à payer leurs factures et éviter les incidents et les frais bancaires. Personnaliser le paiement. Les ménages les plus fragiles plébiscitent massivement, à hauteur de 90 %, de pouvoir adapter la date de leur paiement, bénéficier de délais plus longs et mettre en place des échéanciers en cas de coup dur.
Faciliter le paiement. 51 % des plus jeunes veulent pouvoir payer leur facture avec leur mobile. 81 % des ménages les plus aisés veulent pouvoir adhérer facilement et en ligne au prélèvement automatique. Aider à gérer son budget. 81 % des français pensent que leurs créanciers ont un rôle à jouer pour les aider à gérer leur budget. Cela passe notamment par des notifications lorsqu’un prélèvement arrive et par la mensualisation qui permet de lisser la facture.
En attendant que le secteur bancaire ne se régule pour mettre fin à la pratique de l’avalanche des frais bancaires, les créanciers peuvent jouer sur ces leviers pour aider leurs clients à éviter de tomber dans ce cercle vicieux. Bonne nouvelle : la révolution numérique offre une belle opportunité pour moderniser la chaîne de paiement des factures et mieux prendre en compte le facteur humain.