Essonne : le Département offre 50 000 trajets en covoiturage

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 18 avril 2017 à 20h30
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2,8 %En Ile-de-France (grande couronne), l'usage des transports collectifs a progressé de 2,8 % entre 2010 et 2015.

Le Département de l’Essonne (Ile-de-France) devient le premier en France à subventionner les trajets en covoiturage courte distance de ses habitants. En nouant un partenariat avec la société Karos, le Conseil départemental tente de pallier un service de transports en commun insuffisant et aide Karos à fidéliser une clientèle.

Karos : à 0,10 euro le kilomètre, la carotte financière serait insuffisante pour les conducteurs

Du 18 avril au 30 juin 2017, les habitants de l’Essonne peuvent covoiturer gratuitement sur de courtes distances : le coût de leur trajet est pris en charge par le Département. 100 000 euros ont été alloués par le Conseil départemental pour financer 50 000 futurs trajets. Dans le détail, le Département prendra en charge et reversera à Karos chaque fin de mois la somme correspondante aux gains de ses conducteurs. Côté usagers, dans le cadre de l’opération, le service est limité à deux trajets maximum par jour et par essonnien, dans la limite de 20 trajets par personne pendant toute la durée de l’opération. Chaque déplacement est limité à 35 km maximum.

À la différence du covoiturage longue distance (de type BlaBlaCar), celui se réalisant sur de courtes distances peine à entrer dans le quotidien des Français. Cette réticence serait vraisemblablement due au faible intérêt financier. À titre d’exemple, dans le cadre de cette opération, Karos rémunère le conducteur 0,10 euro le kilomètre.

Dans son étude « Évaluation en continu du Plan de déplacements urbains Ile-de-France » publiée en novembre 2016, le STIF notait déjà que les applications mobiles proposant le covoiturage à courte distance n’ont pas encore trouvé de modèle économique stable, que leur durée de fonctionnement était souvent réduite et que leur utilisation réelle par des covoitureurs était limitée.

Les sites et applications de covoiturage courte distance peinent à trouver leur public

Environ 40 plateformes grand public de covoiturage à courte distance existaient en Ile-de-France au moment de la publication par le STIF de son étude. S’y ajoutent plusieurs dizaines de sites développés pour des entreprises ou administrations. Toutefois, selon le sondage TNS Sofres « Parc Auto 2015 », 98 % des covoitureurs domicile-travail en Ile-de-France s’organisent sans passer par une plateforme de covoiturage.

Le Plan de déplacements urbains Ile-de-France prévoit en effet un objectif de réduction de 2 % de l’usage des modes individuels motorisés entre 2010 et 2020. Dans les zones où la voiture restera encore longtemps incontournable, cela passe par « le développement d’usages partagés de la voiture ». Des aires de stationnement dédiées au covoiturage et des places réservées au covoiturage dans les Parcs Relais commencent à se développer, mais représentent un volume faible à l’échelle de la région (393 places), notent les auteurs de l’étude.

En Essonne, où le partenariat a été mis en place, 59 % des déplacements se font en voiture, 78 % d’entre eux s’effectuant à l’intérieur du département, tandis que le taux d’occupation moyen des véhicules n’est que de 1,1 personne.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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