Crise : les jeunes sont les premières victimes en France comme dans tous les pays de l’OCDE

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Par Laure De Charette Publié le 28 mai 2015 à 10h06
Jeunepauvre
@shutter - © Economie Matin

Etant donné leur capacité de rebond présumée, leur énergie, leur ambition, ils auraient pu être les premiers à sortir la tête de l'eau après la crise qui a frappé l'Occident en 2008. Il n'en est rien. Bien au contraire ! Depuis la faillite de Lehman Brothers, les jeunes de moins de 30 ans vivant dans un pays développé sont toujours plus nombreux à sortir du système, à se marginaliser. Ils sont désormais des dizaines de millions. Inquiétant !

40 millions de jeunes sans emploi ni formation

C'est un rapport publié hier par l'OCDE, qui regroupe 34 pays développés, qui nous l'apprend : les jeunes Français ne sont pas les seuls à subir de plein fouet précarité, chômage, exclusion. Dans l’ensemble des pays développés, ils souffrent encore plus que les autres générations.

En 2013, il y avait 39 millions de jeunes, âgés entre 15 et 29 ans, sans emploi ou sans étude ni formation. C'est 5 millions de plus qu'en 2008, année où a éclaté la crise.

En France, on estime qu’ils sont environ 2 millions dans ce cas.

Les taux de chômage des jeunes atteignent des records dramatiques (plus de 25%!), essentiellement dans les pays du sud de l'Europe, comme l'Espagne, l'Italie ou la Grèce.

Parmi ces millions de jeunes présumés actifs mais en réalité inactifs, plus de la moitié sont "sortis du radar" du système éducatif et social de leur pays.

Parallèlement, entre 2007 et 2011, les jeunes ont souffert des plus fortes baisses de revenus. C’est bien simple : en France, près de 25% des jeunes actifs sont actuellement au chômage, contre 10% de la population active française. Quand ils travaillent, ils sont près de quatre fois plus souvent en CDD que les plus de 30 ans. Résultat, un jeune sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.

Rendre les jeunes plus employables

Parmi les solutions évoquées, l’OCDE préconise d’améliorer l'employabilité et les compétences des jeunes. Il serait temps : il existe une profonde inadéquation entre la formation que reçoivent ces jeunes, et les besoins ressentis par les entreprises. Plus d'un jeune sur deux arriverait de surcoît sur le marché du travail sans avoir jamais mis le pied dans une entreprise ni avoir réellement travaillé de sa vie. Ce manque d'expérience et de savoir-être au travail pénalise les jeunes.

En 2012, le candidat Hollande disait vouloir "être jugé sur un seul objectif : est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu’en 2012 ?". Il lui reste deux ans pour les y aider.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.