La dernière fois Michel Sapin ne l'avait avoué qu'à demi-mot : la France n'aurait pas réussi à atteindre la croissance espérée par le gouvernement depuis le début de l'année 2016 à savoir 1,5 % sur le courant de l'année. Cette fois, le ministre de l'Economie et des Finances l'a annoncé officiellement : le gouvernement ne croit plus à 1,5 % de croissance en 2016.
La prévision de croissance du gouvernement baissée de 0,1 %
Lorsque l'Insee a revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2016 le gouvernement avait perdu son seul allié sur la question : de l'OCDE à la Banque de France en passant par le FMI et Bruxelles, personne ne pensait, et ce depuis le début de l'année, que la croissance en France pouvait atteindre 1,5 % en 2016. Mais lors du Conseil des Ministres du 2 novembre 2016, l'aveu de cet échec n'avait été fait qu'à demi-mot.
Sur Europe 1, vendredi 18 novembre 2016, Michel Sapin ne peut plus nier l'évidence aux Français et l'annonce désormais publiquement : "Je pense que c’est 1,4 %. C’est en tout cas le chiffre que nous retiendrons pour cette année comme hypothèse" a-t-il répondu lorsqu'on lui a demandé quelle sera la croissance de l'Hexagone en 2016.
C'est donc fait : le gouvernement avoue officiellement avoir échoué et avoir prévu un budget pour 2016 sur une croissance qui n'aura pas lieu.
La croissance n'est pas au rendez-vous mais aucune inquiétude pour le déficit
La question de la croissance est centrale pour le gouvernement puisqu'elle influence directement le déficit public et que celui-ci doit être réduit comme le demande Bruxelles. Michel Sapin, de ce côté-là, estime qu'il n'y a pas de quoi s'en faire : l'objectif de réduction du déficit public à 3,3 % en 2016 reste à l'ordre du jour.
Pour 2017, selon Bruxelles, le déficit de la France devrait tomber à 2,9 % avant de remonter en 2018 à 3,1 %... mais ce sera le problème du prochain gouvernement. 2,9 % c'est moins que ce qu'espère le gouvernement mais ça reste suffisant pour que la France évite une amende de 4 milliards d'euros de la part de la Commission Européenne.