La note de conjoncture publiée le 11 mars 2021 par l’Insee, et intitulée Un an après..., ce qui est loin d’être une habitude pour l’institut qui préfère des titres plus factuels et descriptifs, donne une bonne et une mauvaise nouvelle pour l’économie. La bonne ? Elle confirme que la récession est passée et que la croissance est de retour. La mauvaise ? La France n’est pas sortie de l’auberge…
5,5% d’acquis de croissance à la fin du premier semestre 2021 pour la France
Si les prévisions de l’Insee restent à prendre avec précaution car la situation pandémique et sanitaire est très incertaine et que le reconfinement pend toujours au-dessus de la tête de la population française, difficile de ne pas voir dans cette note de conjoncture un peu d’espoir : grâce à une activité qui ne serait plus que 5% en-dessous de son niveau normal, l’économie française devrait croître de 1% au premier trimestre 2021.
Rebelote au deuxième, estime l’Insee, qui prévient : « l’activité économique des prochains mois dépendra largement des conditions sanitaires ». Si tout va bien, l’économie française connaîtra un deuxième trimestre de hausse, avec 1% de croissance.
Fin juin 2021, donc, l’Hexagone aurait un acquis de croissance, soit le niveau de croissance annuelle si la croissance est nulle durant le reste de l’année, de 5,5%. De quoi conforter les prévisions de la Banque de France : son gouverneur, François Villeroy de Galhau, a annoncé une croissance d’au moins 5% en 2021 pour l’Hexagone, soit une des plus élevées de l’Union européenne.
Mais une forte hausse du chômage
Si la croissance est de retour, elle ne permettra pas de tout résoudre, et surtout pas la récession de 8,2% qu’a connue l’économie française sur l’année 2020. Fin 2021, l’Insee ne voit pas la crise être effacée complètement.
Notamment, l’augmentation du taux de chômage va peser : la vague liée à la pandémie arrive à grand pas. Alors que le taux de chômage, au sens du Bureau International du Travail (sens différent de celui de Pôle emploi), a baissé fin 2020 à 8%, ce n’était qu’un effet d’aubaine lié aux mesures de sauvegarde de l’emploi. Il disparaîtra au premier trimestre 2021, juge l’Insee, qui table sur un chômage à 8,5%, soit plus haut que le niveau de fin 2019 (8,1%).
Après avoir détruit 284.000 emplois en 2020, ce seront encore 77.000 emplois nets, selon les prévisions de l'Institut, qui disparaîtront de France sur les six premiers mois de l'année 2021.