La première année d’Emmanuel Macron à l'Elysée semble devenir plus compliquée que prévu sur le plan budgétaire. Sur la France pend en effet l’épée de Damoclès de la Commission européenne qui veut un déficit sous la barre des 3 % comme l’Hexagone le lui a promis. Michel Sapin, ancien ministre de l’Economie, avait dit que le déficit serait de 2,8 % en 2017. Les équipes de Bruno Le Maire, qui a repris le flambeau, n’en sont plus si sûres.
5 milliards d’euros : ce qui manque à l’appel
Le Pacte de Stabilité demande à ce que les pays-membres de l’Union Européenne aient un déficit public sous la barre des 3 % faute de quoi une belle amende, pouvant atteindre 0,2 % du PIB annuel du pays, leur sera infligée. 0,2 %, pour la France, c’est 4 milliards d’euros. Et Pierre Moscovici, actuel Commissaire aux Affaires Economiques, avait prévenu qu’il allait sanctionner son pays s’il ne respectait pas les engagements : la France a déjà eu deux trois délais supplémentaires pour rentrer dans les clous. Un quatrième ne sera pas à l’ordre du jour.
Sauf que, selon la Cour des Comptes et Bercy, 2017 pourrait bien voir le déficit déraper. Un audit plus complet est attendu en juillet 2016 mais la tendance serait bien au déficit supérieur à 3 %… et donc à la sanction pour la France. Selon les premiers calculs de Bercy, qui est déjà sur le dossier, ce sont entre 4 et 5 milliards d’euros d’économies qui manquent à l’appel.
3,2 % de déficit en 2017 ? La crainte de Bercy
Ainsi, selon les Echos, au gouvernement on estime déjà que si la trajectoire se maintient le déficit risque bien d’exploser. Si Michel Sapin avait promis qu’il tomberait sous la barre des 3 %, à 2,7 % ou 2,8 %, fin 2017, les nouvelles équipes de Bercy tablent désormais plus sur 3,2 %. Et le couperet de la Commission européenne risque bien de tomber.
Seule solution : des économies supplémentaires. En particulier, le gouvernement pourrait opter pour des gels de crédits ce qui aurait pour conséquence de limiter les possibilités de réformes. La France ne peut en effet plus compter sur l’effet des taux intérêts bas de la dette, qui ont réduit les sommes à payer aux créanciers : les taux commencent à remonter. En 2016, l’État avait économisé 3 milliards d’euros grâce aux taux bas ; en 2017 ce ne sera pas le cas.