Internet : Le « Droit à l’oubli » est techniquement impossible

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 9 juillet 2014 à 6h23

L'Union Européenne a demandé à Google de répondre positivement aux demandes des internautes désirant supprimer certaines informations d'Internet, inventant, de fait, le « Droit à l'oubli ». Et alors que Google reçoit des centaines de milliers de demandes, un expert en informatique prévient : le droit à l'oubli est techniquement impossible.

Impossibilité technique pour Google

Ce fut le 13 mai 2014 : ce jour-là la Cour européenne de justice a décrété que les Internautes avaient le droit de faire effacer certaines de leurs informations disponibles sur les moteurs de recherche, notamment Google.

Depuis lors Google a donc instauré un formulaire où tout le monde peut demander la suppression de résultats négatifs, d'informations personnelles et ainsi de suite. Pas moins de 70 000 demandes auraient déjà été formulées. Et alors que certains craignent la censure, notamment les médias, d'autres estiment que cela est impossible.

D'une part, déjà, la suppression des résultats ne se fait que sur les versions européennes de Google puisque cette législation ne vaut que pour l'UE. Ainsi, les internautes américains pourront toujours voir les résultats qu'un citoyen européen a demandé de supprimer. Mais ce n'est pas tout.

Interrogé sur la question par le Huffington Post britannique, Raj Samani, expert chez McAfee, estime que ce « droit à l'oubli » est un mythe et est totalement impossible.

La création d'une information serait comme un « tatouage digital » et la suppression de ce tatouage est « douloureuse, coûteuse et laisse des cicatrices ».

« Essayez d'implémenter techniquement ça. Ecrivez un tweet sur moi aujourd'hui, disant quelque chose de mauvais sur moi, une fois qu'il est vu et retweeté, comment vous l'enlevez ? » demande de manière rhétorique l'expert.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio