Les dépenses des entreprises françaises sont concentrées dans les systèmes existants

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Par Serge Adam Publié le 27 décembre 2013 à 3h31

Ces derniers mois, la situation économique en France a semblé montrer des signes de lente amélioration, avec une croissance de 0,3 % au deuxième trimestre 2013 selon les chiffres de l’INSEE.

Il était permis d’espérer que ce frémissement encouragerait les entreprises françaises à revoir leurs stratégies et à se lancer plus avant dans des projets de transformation de leur informatique, susceptibles de les aider à sortir plus vite de la crise. Or, une récente étude indique que cela risque d’être problématique pour des entreprises qui consacrent une trop grande part de leur budget informatique rien qu’à financer le fonctionnement de leurs systèmes existants.

Sonus Networks, spécialiste des communications SIP, a dernièrement réalisé une enquête auprès de 465 décideurs informatiques en France, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Afrique du Sud, afin d’étudier l’attitude d’entreprises de ces différents pays face à divers aspects de l’informatique, des communications et de la croissance économique. L’enquête, qui se penche sur la question de savoir si les entreprises envisagent de mener des projets de transformation, fait clairement apparaître que la France entend particulièrement stimuler l’innovation, comparée à d’autres pays. Cependant, alors que 70 % des entreprises françaises souhaitent consacrer plus de temps aux projets de transformation, celles-ci dépensent plus que dans les autres pays étudiés sur les systèmes hérités (dits « legacy ») et les équipements existants. C’est ainsi que les entreprises de l’Hexagone n’allouent que 36 % de leur budget au lancement de nouvelles technologies, contre respectivement 41 % et 46 % pour leurs homologues allemandes et sud-africaines.

De nombreux décideurs informatiques planifient pour l’avenir et s’inquiètent de ne pas disposer de la bande passante réseau nécessaire pour faire face aux exigences croissantes des applications multimédias. Cependant, seules 39 % des entreprises françaises font de l’augmentation de capacité de leur réseau une priorité. Cela paraît d’autant plus étonnant que l’avènement du multimédia place la bande passante en tête de liste des nécessités, faute de quoi une entreprise s’expose à des communications VoIP et vidéo hachées, sources de frustration et de perte de productivité.

La sécurité informatique est clairement un problème majeur en France. 43 % des responsables informatiques – la plus forte proportion de tous les pays étudiés – redoutent que la sécurité de leurs communications soit menacée, en premier lieu (50 %) par des accès illicites à leur réseau. Cependant, cette crainte ne paraît pas se refléter dans l’adoption proactive de stratégies de sécurité : la France est en effet le pays où l’on trouve le moins de solutions de pare-feu, de protection antivirus et d’authentification réseau. Seuls 17 % des français ont adopté une politique claire de pilotage, contre 53 % au Royaume-Uni et pas moins de 75 % en Afrique du Sud. Les techniques de protection des communications IP, telles que le masquage de topologie, constituent également un point faible, n’étant employées qu’à 9 % en France contre 19 % pour l'ensemble des pays objet de l’enquête.

Alors que les communications (voix et données) reposent de plus en plus sur le réseau IP, que la communication via Internet et dans le cloud continue de se développer et que la tendance à la virtualisation des réseaux se poursuit, il est peu probable que l’importance de la sécurité recule et les entreprises françaises doivent donc en tenir compte. Il est nécessaire de moderniser les infrastructures anciennes afin de relever les défis présentés par les communications IP et par leur sécurité.

Cette indispensable modernisation des infrastructures informatiques ne doit pas être considérée comme une fin en soi mais plutôt à la lumière de ses retombées positives au sens large, notamment le rôle que peuvent jouer des solutions informatiques dans la création de l’entreprise de nouvelle génération en améliorant la productivité des collaborateurs et les interactions avec les clients ainsi que leur satisfaction. La bonne nouvelle est que 68 % des décideurs informatiques français pensent que leur conseil d'administration est conscient du lien entre la modernisation des fonctions informatiques et les gains de compétitivité et de productivité au sein de l’entreprise. Le revers de la médaille est que cela ne se traduit pas obligatoirement par une hausse des budgets informatiques. La raison en est peut-être que 39 % des entreprises hexagonales cherchent activement à utiliser des applicationsWebRTC (communications Web en temps réel), une fois que cette norme sera finalisée, contre seulement 33 % au Royaume-Uni.

Compte tenu de leur souhait de lancer des projets de transformation mais aussi de leurs contraintes budgétaires et de leurs craintes en matière de sécurité des communications, il n’est pas surprenant que 48 % des entreprises françaises s'accordent à dire qu'elles soutiendront l'adoption du SIP Trunk (contre une moyenne de 41 % dans la zone EMEA). Il s’agit là d’un choix judicieux de la part des décideurs informatiques français : le SIP Trunk, qui permet aux entreprises de faire passer la voix sur leurs réseaux de données, les aidera en effet à introduire de nouvelles fonctionnalités et capacités tout en réalisant des économies pouvant aller jusqu’à 50 %. En outre, déployés en conjonction avec des contrôleurs SBC (Session Border Controller), les systèmes SIP peuvent offrir un mode de communication extrêmement sécurisé.

Dans leur recherche de gains de compétitivité, les entreprises françaises doivent examiner soigneusement tout l’éventail des solutions à leur disposition en matière d’informatique, de réseaux et de communications, ainsi que la façon dont elles les mettront en œuvre et leur interopérabilité. Jamais une telle multitude de systèmes, nouveaux ou anciens, n’ont été interconnectés de manière aussi transparente, en particulier dans le domaine des communications bureautiques. De ce point de vue, les entreprises sont idéalement placées pour tirer profit de toute reprise économique susceptible de se profiler.

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Serge Adam est le vice-président de Sonus Networks pour la zone EMEA

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