Des petits commerçants se mettent à l’optimisation fiscale, comme les multinationales

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Par Laure De Charette Modifié le 13 novembre 2015 à 11h41
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50L'évasion fiscale représente en France un manque à gagner pour l'Etat de plus de 50 milliards d'euros.

Pas question que les grosses boîtes soient les seules à profiter des failles de la fiscalité internationale et à payer moins d’impôts ! C’est en substance le message envoyé par un groupe de commerçants d’un petit village de 2 800 habitants situé au Pays de Galle.

Un village offshore

Les propriétaires du café, de la librairie, de la boulangerie et d'autres petits commerces du village de Crickhowell ont décidé de faire transiter à leur tour leurs bénéfices par des paradis fiscaux, comme le raconte le quotidien anglais The Independent. Après tout, pourquoi ne le feraient-ils pas ?!

Le montage financier est parfaitement légal et de nombreuses grosses sociétés ne se privent pas de le faire. Pour parvenir à optimiser leur déclaration d’impôts, il leur a suffi d’appeler quelques experts en fiscalité à la rescousse, d’étudier les stratégies déployées par certains géants américains comme Google ou Facebook (qui malgré un chiffre d’affaires comptant de multiples zéros n’a payé que 7 000 euros d’impôts l’an dernier en Angleterre), et de faire pareil.

Chacun doit payer sa part

Car après tout, pourquoi paieraient-ils des milliers d’impôts chaque année à la Couronne, quand les multinationales parviennent à y échapper ?

La bourgade rebelle, désormais surnommée "The town that went offshore" (« La ville devenue offshore ») dans un documentaire tourné par la BBC et qui sera diffusé l’an prochain, pourrait donner des idées à d’autres…

Cette initiative peu banale vise surtout à réclamer que les grandes compagnies aussi "payent leur juste part" et qu’elles cessent de "passer à travers les mailles du filet".

En France, les lignes bougent. Ce jeudi 12 novembre 2015, les députés ont voté l’obligation pour les grandes entreprises tricolores présentant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 750 millions d’euros de détailler leurs bénéfices pays par pays.

Reste que pour l’heure, les sanctions prévues –une amende de 100 000 euros maximum- ne sont pas à la hauteur des enjeux.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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