Dette américaine : le crédit revolver

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Par Gilles Sengès Modifié le 25 janvier 2013 à 6h25

La douce euphorie affichée par Barack Obama et son équipe en ce début de second mandat pourrait être de courte durée. Certes, les Républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, semblent avoir reculé devant le président américain en autorisant, mercredi, le gouvernement à dépasser le plafond légal de la dette jusqu’au mois de mai. Le Sénat où les Démocrates sont en position de force devrait avaliser cette décision avant que la Maison Blanche ne promulgue le texte.

Mais le répit ne s’annonce que de courte durée. Le prix à payer pourrait être tout aussi cher à l’arrivée. Les Républicains n’ont pas abandonné, en effet, leur volonté d’imposer des coupes dans le budget et les programmes sociaux pour un total de 900 milliards de dollars afin de rétablir les comptes publics américains à l’horizon de dix ans. « Nous savons avec certitude que la crise de la dette arrive aux Etats-Unis. Ce n’est pas une question de ‘si’ mais de ‘quand’ » a ainsi lancé Paul Ryan, l’ancien colistier de Mitt Romney lors de la dernière élection présidentielle.

Joignant le geste à la parole, les opposants à Barack Obama ont mis une balle dans le canon. Ils ont ajouté à leur texte une disposition prévoyant que si les sénateurs ne présentent pas d’ici là un budget détaillé, leur rémunération sera suspendue à dater du 15 avril. Or, depuis 2009, la Chambre haute n’a jamais réussi à adopter un véritable budget se contentant de se prononcer, au fil des ans, sur des extensions temporaires.

Très offensif dans son discours d’investiture, au début de la semaine, que cela soit sur la question de la limitation des armes à feu, de la régularisation des immigrants illégaux, de l’énergie et des programmes sociaux, Barack Obama va, sans doute, devoir baisser le ton et se montrer plus conciliant avec ses adversaires, ces prochaines semaines. Certes, l’économie américaine semble se relever en ce début d’année mais la reprise est encore fragile. Les Etats-Unis, placés sous la surveillance des agences de notation, ne peuvent pas se permettre un nouveau clash.

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Ancien rédacteur en chef des Échos, Gilles Sengès a été correspondant en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Espagne.

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