Les Français le savent : les grands magasins se mènent une guerre des prix sans merci à coups de promotions, publicités comparatives, vente de gros volumes... Le résultat est simple : le consommateur paye, théoriquement, moins, le distributeur gagne, théoriquement, plus. La réalité est bien autre et, finalement, le Conseil économique social et environnemental (Cese) estime que cette guerre est tout sauf positive.
Et si on arrêtait d'axer les pubs sur les prix ?
Ce n'est qu'un avis consultatif qui n'a aucune valeur juridique que le Cese a voté à la quasi-unanimité (191 voix pour, 0 contre, 4 abstentions... ce qui est exceptionnel pour le Cese) : il estime qu'il faut arrêter d'axer les publicités sur les prix et revenir à une publicité plus saine. Pas sûr que les distributeurs soient prêts à faire rapidement le changement.
Ce que veut le Cese c'est que les distributeurs comprennent que la guerre des prix est négative... pour tout le monde. Faire payer moins signifie éroder ses marges, éroder les marges des transporteurs, éroder les marges des producteurs... tout le monde y perd. Le consommateur, lui, y gagne... mais finalement pas tant que ça. Selon le Cese la guerre des prix aurait conduit à une économie par mois et par ménage de 3 euros en moyenne. "Le consommateur ne s'en aperçoit pas" peut-on lire sur l'avis.
Eviter une crise du secteur comme celle britannique
Comment arrêter la guerre des prix ? Simple : en changeant la pub. Finis les prospectus remplis de promotions et où les prix sont parfois plus gros que l'image du produit. A fortiori, cette pub n'a aucun sens "car les prix sont aujourd'hui ajustés d'heure en heure dans les magasins" selon le Cese. Les nouvelles technologies permettent en effet de changer tous les prix d'un simple clic sans besoin d'aucune intervention humaine en dehors du siège central de l'entreprise.
Est-ce que le Cese veut faire payer plus cher les consommateurs ? Oui... mais non ! Non seulement la guerre a été très peu avantageuse mais elle risque de causer une véritable explosion du secteur. Au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas cette même guerre "a été ravageuse" et conduit à la fermeture de nombreux magasins... et à la destruction de nombreux emplois.