Nouveau record atteint par les dividendes en 2019, malgré le ralentissement enregistré par rapport à l’an dernier

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Par Ben Lofthouse Publié le 18 février 2020 à 6h32
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1480 MILLIARDS $En 2020, es dividendes devraient atteindre 1.480 milliards de dollars US

Les dividendes totaux ont augmenté de 3,5% à l’échelle internationale pour atteindre le nouveau montant record de 1 430 milliards de dollars US en 2019 selon le dernier rapport de l’indice Janus Henderson des dividendes mondiaux. La croissance sous-jacente, après ajustement de la fermeté du dollar US en 2019, des dividendes extraordinaires exceptionnellement élevés et d’autres facteurs techniques, est ressortie à 5,4% et a été poussée à la hausse par l’Amérique du nord, les marchés émergents et le Japon. De nouveaux records annuels ont été atteints aux Etats-Unis, au Canada, au Japon, en Russie et en France.

Le taux de croissance enregistré en 2019 a toutefois été au plus bas depuis 2016, en raison de la complexité de l’environnement économique mondial. L’’Asie Pacifique hors Japon, le Royaume-Uni et l’Europe hors Royaume-Uni ont été à la traîne par rapport à la moyenne mondiale. D’un point de vue sectoriel, le secteur pétrolier est celui qui a généré la plus forte croissance, ses dividendes augmentant d’un dixième, alors que le secteur des télécommunications a vu ses dividendes diminuer.

La tendance enregistrée tout au long de l’année s’est poursuivie au cours du quatrième trimestre, bien que le ralentissement de la croissance des bénéfices en Amérique du nord ait entrainé un essoufflement du taux de croissance de la région. Les dividendes du quatrième trimestre ont augmenté de 4,6% pour atteindre le montant record de 291,8 milliards de dollars US, soit une augmentation sous-jacente de 4,8%.

Les dividendes ont fortement augmenté au cours de la dernière décennie par rapport à la valeur relativement faible fixée en 2009 suite à la crise financière. Les distributions ont quasiment doublé (+95% pour les dividendes totaux, +97% pour les dividendes sous-jacents), ce qui signifie que les investisseurs sur le revenu ont, en 2019, perçu 694 milliards de dollars US de dividendes de plus qu’il y a dix ans. Les sociétés ont également versé, à travers le monde, le montant impressionnant de 11 400 milliards de dollars US au cours des dix dernières années.

Les dividendes nord-américains ont augmenté de 136% au cours de la dernière décennie, ce qui les place en deuxième position juste derrière le Japon, et ont contribué à la moitié de la croissance des dividendes mondiaux sur dix ans. En 2019, les dividendes versés par les Etats-Unis ont augmenté de 6,8% en termes sous-jacents, atteignant le montant record de 490,8 milliards de dollars US, même si la croissance s’est ralentie au cours du deuxième semestre. Les augmentations à deux chiffres effectuées par quasiment toutes les banques ont particulièrement poussé la croissance à la hausse. Les dividendes du secteur bancaire américain ont doublé au cours des cinq dernières années, ce qui les place largement en tête par rapport aux autres secteurs. Les dividendes canadiens ont enregistré la croissance la plus rapide parmi les principaux pays développés en 2019, les dividendes sous-jacents augmentant de 9,5% pour atteindre le montant record de 43,8 milliards de dollars US grâce, notamment, au secteur bancaire et à celui de l’énergie.

Le Japon a surpassé, pour la cinquième année consécutive, la croissance mondiale des dividendes et a enregistré un nouveau record mais, dans le reste de l’Asie, le ralentissement de la croissance économique mondiale et l’impact des tensions commerciales ont eu un effet négatif. La Corée du sud a été la plus affectée, et les deux-tiers des sociétés taïwanaises ont réduit leurs dividendes. Les dividendes australiens ont chuté de 3,3% après ajustement des importants dividendes extraordinaires de BHP et Rio Tinto. Les deux-cinquièmes des sociétés australiennes ont réduit leurs dividendes en 2019 et le secteur bancaire a été particulièrement vulnérable. Singapour et Hong Kong ont enregistré une croissance satisfaisante, bien que le nombre de sociétés ayant réduit leurs dividendes ait augmenté à Hong Kong.

En Chine, la forte hausse de Petrochina a entrainé une augmentation de 4,4% du total du pays mais, sans cela, la progression des dividendes chinois a été neutre et, comme en Australie, un nombre exceptionnellement important de sociétés (deux-cinquièmes) ont réduit leurs paiements. Dans l’ensemble, les dividendes des marchés émergents ont été poussés à la hausse par les fortes augmentations effectuées par la Russie.

La progression des dividendes européens a été plus lente que celle des autres régions au cours de la dernière décennie, si la région génère des rendements élevés, les dividendes sont moins susceptibles d’augmenter. En 2019, les dividendes européens ont chuté de 2% pour atteindre 251,4 milliards de dollars US, mais ce résultat s’explique principalement par la forte dépréciation de l’Euro face au dollar US. La croissance sous-jacente est ressortie à 3,8%, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne mondiale mais les écarts ont été importants d’un pays à l’autre.

Les Pays-Bas et l’Italie ont enregistré la plus forte croissance, mais la France a été le seul pays européen à atteindre de nouveaux records. L’Allemagne a enregistré les plus faibles résultats parmi les pays plus importants, mais la Belgique a été, globalement, en bas du classement suite à la réduction de moitié du dividende d’Anheuser Busch. Les dividendes totaux du Royaume-Uni ont bénéficié des dividendes extraordinaires de Rio Tinto et BHP, mais la croissance sous-jacente n’a été que de 2,9%, loin derrière la moyenne mondiale.

Pour 2020, Janus Henderson prévoit que la croissance totale sera affectée par la baisse des dividendes extraordinaires mais les dividendes devraient toutefois atteindre 1 480 milliards de dollars US, soit une hausse de 3,9% par rapport à 2019. En termes sous-jacents, les dividendes devraient augmenter de 4%.

A l’exception de quelques secteurs précis, le rythme de croissance des bénéfices s’est ralenti à travers le monde en 2019, l’économie mondiale ayant perdu de son dynamisme. Ceci a inévitablement conduit à une baisse du rythme de croissance des dividendes, après deux années particulièrement vigoureuses. La croissance se poursuit toutefois. La croissance sous-jacente de 5,4% enregistrée en 2019 a été conforme à la tendance à long-terme et témoigne de la résilience des dividendes lorsque les économies sont confrontées à des difficultés. Adopter une approche internationale en termes d’investissement sur le revenu permet aux investisseurs de tirer parti des bienfaits d’une diversification géographique et sectorielle. Le marché estime que l’économie mondiale et les bénéfices des sociétés continueront de progresser cette année, ce qui signifie que les dividendes pourront continuer d’augmenter. Les choses sont en bonne voie pour que les dividendes atteignent, en 2020, un nouveau montant historique pour la cinquième année consécutive.

Charles-Henri Herrmann, Directeur du Développent France, et distribution Benelux chez Janus Henderson, a déclaré :

« En 2019, le marché français se distingue une fois encore des autres marchés européens en étant le principal payeur de dividendes en Europe. Il a aussi été le seul pays à battre son propre record annuel de versement de dividendes en atteignant 63,9 milliards de dollars US. Ce record s’explique notamment grâce à l’augmentation des dividendes de 7 sociétés françaises sur les 10 présentes dans l’indice. »

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Ben Lofthouse est Responsable de la gestion des actions mondiales à fort rendement chez Janus Henderson Investors, poste qu’il occupe depuis 2018. Il était auparavant directeur et membre de l’équipe Actions mondiales à fort rendement depuis qu’il a rejoint la société en 2004. Il est également gérant de portefeuille dans le cadre des stratégies Global Equity Income et Global Dividend & Income et gère divers mandats en actions à fort rendement depuis 2008. Avant de rejoindre Henderson, Ben était comptable chez PricewaterhouseCoopers, où il a commencé sa carrière en 1998. Ben a obtenu une licence en Économie d’entreprise (avec mention) de l’Université d’Exeter. Il est membre associé de l’Institute of Chartered Accountants en Angleterre et au Pays de Galles (CA) et est titulaire du CFA. Il possède 22 ans d’expérience dans le secteur financier.

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