Les GAFA, acronyme de Google, Amazon, Facebook et Apple, les quatre géants américains du web, ont beaucoup d’argent. Peut-être même trop : Apple, à elle seule, aurait 235 milliards de dollars stockés dans les paradis fiscaux et dont elle fait rien. Julien Dray, ancien député et conseiller régional d’Île-de-France, a eu une idée : et si cet argent des GAFA était donné aux Français ?
Une taxe pour une dotation pour tous les Français
Interrogé sur BFM Politique, celui qui pourrait se présenter à la présidence du Parti Socialiste semble avoir un projet pour tout cet argent : le donner aux jeunes. Naturellement il n’est pas question d’aller voir Jeff Bezos ou encore Tim Cook et leur demander de faire un chèque à tous les Français. L’idée est celle d’une taxe.
Le concept ne manque pas de rappeler le principe du revenu universel que Benoît Hamon, candidat à la présidentielle en 2017, avait comme projet : « Je propose qu'on mette en place une taxe sur les GAFA, qui permettra de constituer une dotation universelle pour chacun d'entre nous, de 50 000 euros, à l'âge de 18 ans » a déclaré M. Dray.
Un impôt de plus, donc, et la possibilité pour tout jeune de 18 ans de commencer la vie adulte avec 50 000 euros en poche, soit l’équivalent de 3,6 années de SMIC net (au SMIC 2018 qui est de 13 787 euros nets par an).
Combien ça coûterait aux GAFA ?
L’idée n’est bien évidemment qu’une idée mais elle pourrait bien faire jaser les GAFA car ça risque de leur coûter cher. Faisons un petit calcul et supposons que cette taxe soit mise en place en 2018.
Prenons maintenant le nombre de naissances de 2016, dernière donnée annuelle disponible auprès de l’Insee : 785 000 bébés sont nés cette année-là.
En supposant que la taxe soit mise en place, 18 ans après les GAFA redistribueraient… 39,25 milliards d’euros (50 000 euros pour chacun des 785 000 bébés). La taxe leur coûterait donc 2,18 milliards d’euros par an… Mais ce calcul ne vaut que pour une année de naissances, 2018 dans cet exemple. En fait la taxe coûtera annuellement bien plus cher puisque chaque année il faut commencer à taxer pour les futurs bébés, jusqu’à atteindre un rythme de croisière après les 18 premières années de son instauration.
Gardons un niveau de naissances stable (même s’il est en baisse en France) et donc ce coût de 2,18 milliards d’euros par an. En 2018 ils seront donc taxés de 2,18 milliards mais de 4,36 milliards en 2019 (1ère année pour les bébés nés en 2019 et 2ème année pour ceux nés en 2018) et de 6,54 milliards en 2020 (1ère année pour les bébés nés en 2020, 2ème pour ceux nés en 2019 et troisième pour ceux nés en 2018) et ainsi de suite. A partir de la 18ème année, donc, les GAFA ne devront pas payer l’équivalent de 1 année mais de 18 années (la somme de toutes les années cumulées).
Avec un montant de 2,18 milliards d’euros par an, cette taxe devrait donc rapporter 39,25 milliards d’euros par an pour que le projet de Julien Dray soit réalisable.