La croissance supérieure aux prévisions devrait permettre aux finances publiques d'engranger des recettes fiscales supplémentaires. Une bonne nouvelle pour les comptes du pays, mais pas question de « cagnotte fiscale » pour Edouard Philippe.
Dans une interview au Journal du Dimanche, le Premier ministre est très clair : les fruits de la croissance serviront uniquement au désendettement de la France. « Il n'y a pas de cagnotte quand depuis quarante ans on dépense bien plus qu'on ne gagne. S'il y a de bonnes nouvelles sur les recettes, ce sera un moyen d'accélérer notre désendettement », a-t-il martelé. Pas question donc d'un débat politique qui se termine par des « cadeaux fiscaux », comme cela avait été le cas avec le gouvernement de Lionel Jospin dans les années 2000.
Pas de cadeaux fiscaux
La dette de la France s'établissait au troisième trimestre 2017 à plus de 2 226 milliards d'euros, ce qui représente 98,1% du PIB tricolore. Un chiffre en baisse puisqu'il était de 99,1% au précédent trimestre. Néanmoins, c'est toujours beaucoup trop élevé. Lors de la discussion sur le budget 2018, l'Assemblée a voté une règle de « bonne conduite » pour l'utilisation d'une « cagnotte » : si la reprise est conjoncturelle, les recettes fiscales supplémentaires iront directement au remboursement de la dette et à la réduction du déficit.
Responsabilité budgétaire
Cette proposition a été portée par Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics, au titre de la « responsabilité budgétaire ». C'est aussi un moyen de gagner en crédibilité du côté de Bruxelles. Edouard Philippe a également indiqué que des textes de loi étaient en préparation concernant de nouvelles privatisations, en plus de celles déjà envisagées.