Energie : les tarifs sociaux vont coûter 1,1 milliard

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 29 novembre 2022 à 9h17

Plus de justice, maintenant ! C'était un des leit-motiv de la campagne présidentielle. La concrétisation de cette décision dans la vie de tous les jours devrait prendre la forme d'un élargissement des tarifs sociaux pour le gaz et l'électricité. L'objectif affiché est de permettre aux ménages en difficulté financière de pouvoir néammoins accéder à l'énergie sans craindre de voir le gaz ou l'électricité coupés à tout bout de champ, à cause de factures impayées.

La conséquence, c'est que ce sont les autres consommateurs "normaux" qui vont prendre en charge une partie de leurs factures. En bénéficiant demain à 4,2 millions de ménags contre 2,6 millions aujourd'hui, soit près de 20 % des foyers français, les tarifs sociaux vont plomber les factures des autres, essentiellement comme toujours l'indéfinissable "classe moyenne". Dans le cas présent, la classe moyenne représente tous les autres, qui payeront le tarif normal, moins les 100 000 foyers les plus aisés de France, pour qui l'alourdissement de la facture énergétique sera totalement indolore.

Selon les premières simulations de la direction du Trésor, les tarifs sociaux de l'électricité et du gaz vont coûter en tout 1,14 milliard par an, contre un peu plus de 500 millions jusqu'ici. Cette surcharge pour EDF sera récupérée sur les autres consommateurs, mais seulement partiellement, via la contribution au service public de l'électricité qui figure déjà sur la facture. Cette taxe, dont la hausse est plafonnée par la loi, devrait augmenter de 10 euros environ l'an prochain sur le gaz et l'électricité réunis. Mais EDF, qui a calculé que les tarifs sociaux et le soutien aux énergies alternatives comme le solaire lui avait déjà coûté 4,5 milliards ces dernières années, ne l'entend pas de cette oreille, et souhaite que les tarifs sociaux soient financés par d'autres moyens. D'autres impôts ? Réponse dans le projet de loi de Finances 2013.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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