Rassurez-vous, je ne vous insulte pas. D’ailleurs, si vous lisez cet article, vous ne le méritez pas ! En revanche, je provoque, je provoque volontairement par ce titre car je suis excédé du spectacle lamentable qu’il m’est donné de contempler et du gâchis effroyable que nous faisons des capacités de nos enfants.
Alors oui, je le dis, « vous », « nous » rendons nos enfants crétins ! Cela doit être dit encore et encore jusqu’à ce que cela change.
Dans cet article, je vais d’abord vous parler d’un constat que vous partagez sans doute. Puis nous allons prendre un exemple actuel des conséquences terribles où nous laissons des « gamins » de 20 ou 30 ans pas cher payés faire des bêtises énormes, et donc des conséquences très concrètes et prévisibles de la mauvaise éducation que nous leur donnons. Enfin, je proposerai quelques pistes… pour guérir à défaut la société au moins nos enfants à nous !
Rendre les gens chaque année un peu plus crétins et décérébrés que l’année d’avant c’est le travail auquel s’attelle avec une constance inouïe le système totalitaire marchand actuel.
Et pour cause ! Un bon consommateur est un idiot ! Il faut être bien endoctriné pour acheter très cher des trucs dont on n’a pas besoin avec de l’argent que l’on n’a pas, produits dans des pays low-cost, c’est-à-dire pratiquant le dumping social, environnemental et évidemment fiscal !!
Alors l’objectif majeur est de rendre les masses le plus incultes possible. La dernière trouvaille est donc de mettre les écrans à l’école, massivement, car vous comprenez, les élèves vont mieux comprendre sur une tablette que sur un livre… Bêtise !
Un cancre restera un cancre, qu’il écrive avec de l’encre ou sur une tablette, à ceci près que les écrans, dans leur globalité, ont une influence directe sur le fonctionnement de notre cerveau. Pour celles et ceux qui se demandent pourquoi leurs enfants sont aussi agités, avec autant de problèmes de concentration, inutile de vous ruer chez le médecin pour le faire diagnostiquer « hyperactif » ou « très en avance » comme c’est la mode et de le traiter avec de la Ritaline. Un simple sevrage des écrans sera suffisant dans 95 % des cas…
Je remets ci-dessous l’excellente conférence de l’auteur de TV lobotomie. Après, que vous aimiez regarder la télé c’est une chose, mais il faut savoir les dangers et les ravages des écrans. Autour de nous, les témoignages de parents trouvant leur enfant très fatigué le matin alors qu’ils ont joué à la « tablette » toute la nuit se multiplie… Ils sont des zombies !!
Savoir se remettre en cause !
Savoir se remettre en cause est une idée très utilisée (et dont l’objectif est totalement déformé) par le « management » qui explique aux salariés de tout poil qu’il « faut savoir se remettre en cause ». Hélas, dans ce cas, c’est pour rabaisser les collaborateurs, humilier les salariés, instaurer un rapport de force favorable aux managers donc attention à ne pas mal comprendre mon idée.
Se remettre en cause est indispensable pour poser les bons diagnostics et faire les bons constats. De cela découlent les bonnes mesures.
Se remettre en cause est très difficile car cela nécessite de dire… « je me suis trompé », « j’ai eu tort » ou encore « je me suis laissé aller ».
Se remettre en cause réclame donc l’abandon de tout forme négative d’égo et d’orgueil, à ne pas confondre là non plus avec l’estime de soi indispensable !!
Nous élevons très mal nos enfants collectivement et nous devons rejeter massivement cette médiocrité qui, ne nous leurrons pas, va entraîner la totalité de la société vers le bas, et le mouvement est déjà très largement amorcé. Voici une histoire économique actuelle qui démontre parfaitement à quel point, à tous les niveaux, nous perdons la raison et le bon sens commun.
Nous sommes devenus un tas d’idiots, formant une idiocratie !
Comment le groupe Vinci s’effondre en bourse et perd 7 milliards d’euros !!
Tout d’abord, je cite l’AFP qui, cette fois-ci, a fait son travail et interrogé tout le monde avant d’écrire quoi que ce soit !
« La mésaventure vécue mardi par le groupe Vinci, victime de fausses informations qui ont fait dévisser le cours de son action et choqué la place financière parisienne, a mis en lumière la vulnérabilité des entreprises face à ce type de fraudes.
Reçu par plusieurs rédactions dont l’AFP, et repris par l’agence Bloomberg, ce document, mis en ligne sur un site Internet miroir – réplique exacte du vrai site – mais avec une adresse distincte (vinci.group et non vinci.com), était signé du nom du véritable responsable des relations presse, tout en renvoyant à un faux numéro de téléphone portable.
Une demi-heure plus tard suivaient un faux démenti, ajoutant à la confusion, et un autre, authentique, de Vinci. En Bourse, l’incendie a pris fin mais le titre a tout de même perdu au final 3,76 % à 58,80 euros.
« Les conséquences d’une telle opération peuvent être dramatiques pour la société visée », a déclaré à l’AFP l’analyste de Saxo Banque, Andrea Tuéni, soulignant qu’au « plus fort de la baisse », la capitalisation boursière de Vinci est tombée à 30 milliards d’euros, fondant de près de 6 milliards.
En outre, certains investisseurs ont enregistré des pertes financières. « Un coup aussi élaboré, avec la volonté flagrante de manipuler le marché et d’une ampleur aussi forte, est relativement inédit en France », dit-il.
Réaliser ce type de fraude n’est pas compliqué car « il est extrêmement facile de copier un site Internet », souligne l’expert en cybersécurité du cabinet Wavestone, Gérome Billois.
« Il y a même des logiciels qui permettent d’aspirer tous les contenus et de les transmettre sur un autre site », dit-il. »
Bon, vous remarquerez d’abord la contradiction entre « un coup aussi élaboré » et c’est « très simple à faire » !!
Alors où je veux en venir ?
Que dans une société médiocre où les jeunes gens ont été biberonnés et élevés aux écrans, aux tweets et à l’immédiateté, on « copie », on « colle », là, maintenant, tout de suite. Décrocher son téléphone ? Vérifier ? Enquêter ? Vous n’y pensez pas !
Il faudrait travailler… Or nous sommes dans une société également de paresse et de facilité. Tout est à la portée d’un clic !
Un truc à dire ? Je fais un tweet (pas moi, les autres), je tweete donc j’existe ! Pathétique.
Le site est faux ? Personne n’y voit rien ! Peu importe que ce site fut bien ou mal fait, la base du journalisme c’est de vérifier son information. Nous ne le faisons même plus. Agence de presse, médias, sont remplis de nuls qui commentent doctement le nombre de tweets échangés autour de #Fillon ou #Juppé pour savoir qui est le plus « populaire ». Ils se prennent au sérieux et se croient intelligents… Ils sont stupides, sans capacité d’analyse, sans réflexion, sans recul.
Tout cela n’est que la conséquence d’un processus éducatif et de formation, et personne ne vous posera le problème de cette façon, pourtant c’est la triste réalité.
Nos jeunes sont de moins en moins bien formés, et les dernières générations valables partent à la retraite, quant aux plus vieux parmi nous, ils sont traités de vieux clous, mis au rebus, méprisés parce que pas « môôôderneu », et c’est bien la modernité… Même quand c’est totalement stupide !
Alors comment faire pour vos enfants ?
La meilleure des choses, le plus grand des services que vous pouvez vous rendre en tant que parents, c’est de supprimer les écrans, y compris les téléphones que l’on consulte compulsivement comme des abrutis 2 500 fois par jour.
Réapprendre à vivre pour de vrai, dans la vraie vie, avec un véritable partage et dialogue.
Dîner ensemble ce n’est pas dîner avec la télé, mais discuter ensemble.
Jouer avec ses enfants ce n’est pas les mettre devant un écran mais être avec eux, ce qui, il est vrai, demande un effort après une dure journée de labeur.
Tout le monde est bien d’accord, la communication dans le couple c’est « essentiel ». Pourtant, 99 % des couples peuvent faire leur cette citation de Saint-Exupéry – un peu modifiée par mes soins cynique et critique : « Aimer c’est regarder ensemble dans la même direction »… « celle de la télé ou de la tablette »… Ce qui est nettement moins glamour. Il n’y a pas de communication dans un couple « branché », « câblé »… pas plus entre les parents qu’entre les enfants.
Il faut ralentir !
Nous sommes des hamsters pédalant de plus en plus vite dans leur petite roue. D’abord nous étions à une vitesse de modem 33kbs… puis nous sommes passés aux gigas, à l’ADSL, tout s’accélère encore. Bientôt vous serez tous « fibrés » !
Vous pédalerez encore plus vite, toujours plus vite !
La vitesse c’est une promesse, la vitesse c’est devenu un statut social, une qualité en soi… La vitesse n’est rien. Elle n’est qu’une donnée. Elle ne peut pas définir ni vos vies ni vos enfants car il faut du temps pour élever un enfant.
Il faut du temps pour faire un homme.
Il faut encore plus de temps pour faire un sage.
La culture ce n’est pas une question posée à Google, ni une bibliothèque de connaissances, même si Wikipédia c’est « bien » et « facile ».
La culture cela s’intègre, cela se digère. Cela vous nourrit, vient enrichir vos réflexions, vos pensées.
Réfléchir et penser, cela aussi prend du temps ! Beaucoup de temps.
Méditer c’est ralentir.
Prier c’est s’arrêter.
Il faut lire… des livres en papier !
Lisez des livres à vos enfants blottis dans vos bras. Parlez avec eux, jouez avec eux, fabriquez des choses, sortez, faites du vélo, mais laissez tomber les tablettes, respectez le temps de l’enfant, celui où il est allongé, pour rien, sur le tapis, faisant des ronds dans le ciel avec ses doigts, pendant que papa et maman discutent un peu plus haut, assis dans le canapé.
Ils rêvent, il se construisent, ils imaginent ; pour eux, à ce moment-là, le temps est suspendu. Il n’existe plus.
Élevez ses enfants et les rendre intelligents, calmes, pondérés, capables de concentration et de réflexions, c’est avoir le courage de les mettre hors du temps, hors de notre temps devenu abjecte et visant à produire des générations de consommateurs qui deviendront les esclaves du totalitarisme marchand et de la consommation.
Nous leur devons bien plus que cela.
Pourtant, pour le moment, nous continuons à former, embaucher et laisser travailler des abrutis mal dégrossis avec un petit pois dans la tête et un gros poil dans la main, pour « gérer » l’information.
Puis ils gèreront les avions qui s’écraseront.
Puis ils gèreront les centrales nucléaires qui exploseront.
Puis ils nous tueront quand ils ne sauront plus s’occuper des virus mortels de nos laboratoires de haute sécurité.
Puis le monde entrera dans les ténèbres quand toute intelligence aura, par notre faute, disparu.
Résistez à cette médiocrité, refusez-là, et n’offrez pas vos enfants en sacrifice aux dieux Tablette, à la divinité iPad.
Il est déjà trop tard. Préparez-vous !
Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae