Santé : l’ergonomie du poste de travail est un accélérateur de performance

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Par Delphine Roca Publié le 11 juin 2015 à 5h00
Entreprises Travail Bureau Sante Troubles
800 millions ?Les troubles musculo-squelettiques coûtent 800 millions d'euros par an.

Le travail c’est la santé ? Pas toujours. Mais si il est évident pour tous que certains métiers –pompier, militaire, cascadeur ou encore technicien en centrale nucléaire- sont dangereux, on est moins enclin à penser que travailler dans un bureau l’est aussi. A tort !

En effet, le bureau comme tout autre lieu de travail comporte des risques pour la santé et la sécurité des employés : problèmes de vision, maux de tête à répétition, troubles musculo-squelettiques (TMS), fatigue récurrente… Et le travail sur écran augmente considérablement le danger dès lors que l’on y passe plus de quatre heures. Or, aujourd’hui un employé français passe en moyenne 8 heures devant son écran. Ces risques sont encore trop souvent sous-estimés, voire ignorés, malgré une législation de plus en plus précise sur le sujet et une tendance en constante progression des entreprises à prendre en compte la santé et le bien-être de ses employés comme élément stratégique.

Un environnement de travail pathogène

Les TMS représentent un grave problème de santé au travail et sont la première cause de maladie professionnelle en France, c’est donc un enjeu humain et économique considérable. En effet, au-delà de la souffrance humaine, les TMS coûtent cher à la société comme à l’entreprise. Les chiffres officiels font état de 8 millions de jours d’arrêt de travail dues aux TMS, ce qui représente un coût annuel de 800 millions d’euros et on estime à 21 507 €3 les frais à la charge de l’entreprise par employé atteint d’un TMS déclaré. Ils sont en outre à l’origine de déficits fonctionnels gênant l’activité professionnelle et pouvant entrainer une baisse de performance pour les organisations : perte de productivité et de qualité, désorganisation, efficacité et moral en berne, démotivation.

Une récente étude menée par Fellowes révèle une prise de conscience de plus en plus importante de l’influence que peut avoir l’entreprise sur la santé et le bien-être de ses salariés, mais elle souligne également un certain nombre de lacunes et de retards dans la mise en place de solutions adéquates.

Si dans plus de la moitié des entreprises des politiques de santé et bien-être au travail ont été mises en place, la nécessité de mieux adapter l’environnement de travail ne semble pas encore suffisamment prise en compte. Pourtant, l’ergonomie des équipements est au cœur des préoccupations des employés, après le stress et l’anxiété.

En effet, plus de 8 français sur 10 déclarent avoir souffert de maux associés à un poste de travail inadapté. Or, dans la quasi-totalité des entreprises, même celles appliquant des stratégies de bien-être au travail, les collaborateurs en sont encore à « bricoler » des solutions maison pour pallier aux problèmes d’ergonomie : ramettes de papier pour rehausser son écran, boites d’archives en lieu et place de repose-pieds ou encore un simple bout de scotch pour maintenir son document à bonne hauteur.

Passer de la réaction à la prévention

La France accuse un retard certain dans ce domaine par rapport à ses voisins scandinaves, mais aussi vis-à-vis d’une législation pourtant précise, mais trop souvent ignorée, qui encadre le travail sur écran et fixe des obligations aux employeurs en vue de garantir la sécurité et la santé des employés. Toujours selon l’étude menée par Fellowes, près d’un tiers des entreprises n’ont aucune connaissance des obligations légales et la moitié n’en ont qu’une connaissance partielle.

Méconnaissance de la loi, collaborateurs qui hésitent à demander des équipements adaptés par peur d’être stigmatisés et entreprises frileuses à l’idée d’investir dans du matériel ergonomique sont autant de freins à l’évolution vers un environnement de travail sain et sécure.

Pourtant des solutions existent, bien moins onéreuses que l’on pourrait le penser et qui peuvent surtout se révéler extrêmement rentables sur le long terme. En effet, des postes de travail conçus de façon ergonomique permettent de gagner à la fois en productivité pour l’entreprise et en confort et sécurité pour les employés.

On peut estimer le coût moyen d’un équipement ergonomique global comportant support dorsal, tapis repose-pieds, repose-poignet, repose-poignets pour clavier, support écran / ordinateur portable, porte-copies, support unité centrale et tiroir clavier à moins de 250 €. Si cela peut sembler à priori un investissement important par poste de travail, cela semble dérisoire en regard des coûts générés par les TMS, l’absentéisme et la perte de rendement et de motivation de collaborateurs perturbés au quotidien par des pathologies telles que tensions, douleurs musculaires ou articulaires et fatigue visuelle.

Si d’année en année, les mentalités évoluent sur le sujet et que les entreprises françaises sont de plus en plus conscientes de l’importance de la qualité de vie au travail tant du point de vue du confort des équipes, et donc de leur motivation, que de celui de la performance économique, des progrès restent à faire. En effet, l’équipement en matériel ergonomique se fait encore trop souvent uniquement de façon réactive suite à la demande de collaborateurs déjà en situation de souffrance. Dirigeants et responsables RH doivent se convaincre de l’importance de la prévention et comprendre que le coût direct d’un investissement initial dans un poste de travail ergonomique revient à terme beaucoup moins cher à l’organisation que les conséquences d’un environnement de travail inadapté. Ne dit-on pas mieux vaut prévenir que guérir ?

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Delphine Roca est Trade Marketing Manager chez Fellowes

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