La grève de la consommation. Épargner pour protester

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Charles Sannat Publié le 9 novembre 2018 à 22h56
Revolution Peuple Danger Pouvoir Police Economie Argent

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

L’État est un ogre qu’il faut sans cesse nourrir. Il lui faut de l’argent. Toujours plus. Chaque année, tout progresse. Les dépenses ne diminuent jamais. La pression fiscale augmente constamment.

L’État veut donc de l’argent. Il y a des façons obligatoires de lui donner. C’est l’impôt.

Il y a aussi des manières optionnelles, à travers les taxes payées sur notre consommation, en particulier la très célèbre TVA.

Plus vous consommez de produits à la TVA non réduite, c’est-à-dire correspondants à des produits non alimentaires, et plus vous donnez d’argent à l’État et aux multinationales qui produisent très loin de chez nous, à bas coût pour nous revendre très cher ici des trucs dont nous n’avons pas forcément besoin et que nous achetons avec de l’argent que souvent nous n’avons pas.

Bref, le 17 novembre, nombreux sont ceux qui veulent faire entendre leur mécontentement par des blocages. Ils ont raison.

Fiscalité écologique. En remplacement, oui. En supplément, non !

La transition écologique est indispensable, mais elle est mensongère ou illusoire si l’on croit que la fiscalité écologique peut venir en supplément de toute la fiscalité actuelle. En remplacement, oui. En supplément, non !

Illusoire également si l’on croit que la transition énergétique sera uniquement fiscale ! C’est évidemment un changement de monde et de mode de consommation.

Nous devons quitter la consommation de masse pour recycler, changer, réparer. Plus de pailles en plastique, mais plus non plus de mouchoirs en papier jetables. Les mouchoirs en tissu lavables, cela existait… De même que les couches ! Bon, je reconnais, c’est moins sympa que les Pampers que l’on fiche à la poubelle, de préférence dans des sacs en plastique parfumés !

Plus personne ne croit au combat écolo du gouvernement. L’écologie est un prétexte pour voler un peu plus les gens. C’est nous prendre pour des imbéciles et rendre un bien mauvais service à « l’icoulogie ». Du coup, cela ne fonctionne pas.

Ne plus consommer et épargner devient un acte révolutionnaire !

Alors ils seront des milliers dans les rues à aller bloquer les grandes surfaces et les routes. Encore une fois, il n’est pas possible, par l’augmentation du coût de l’essence, de diminuer le salaire de 10 à 20 % pour ceux qui gagnent entre 1 000 et 1 500 euros nets par mois. L’augmentation du carburant, c’est une diminution de 20 % du salaire des travailleurs !

Voilà la réalité.

À ces protestations prévues, celle de la consommation et des modes de consommation plus frugaux est une arme qu’il faut utiliser.

Mettez de l’argent de côté. Ne consommez plus. Consommez moins, le moins possible. Les i-bidules n’ont pas d’utilité, en tout cas pas plus que celle du i-bidule nettement moins cher et qui aura la même utilité. Optez pour la simplicité volontaire. Optons pour la frugalité.

Je n’aime pas la décroissance. C’est tellement triste de décroître ! Il faut avoir une démarche active et non passive. Il ne faut pas subir, mais choisir. Choisir de cesser d’être les esclaves productifs du totalitarisme marchand et d’être réduits à l’état de consommateurs. Chaque achat que nous faisons en moins prive l’État de 20 % de ressources.

Le PIB français dépend à 70 % de notre consommation !

70 % !! Si nous diminuons collectivement notre consommation de 10 %, cela provoquera globalement une baisse de 7 % de notre PIB. Perspective effrayante pour ceux qui nous dirigent et qui sont incapables de tenir le budget de notre nation.

La grève de la consommation doit être réalisée en masse par le maximum de citoyens. Consommons moins, épargnons plus, réduisons nos besoins de manière volontaire. Non seulement cela nous rend tous moins dépendants et plus résilients, mais en plus cette épargne supplémentaire nous offre plus de liberté de choix.

Chaque euro économisé est en réalité retiré du système économique, car il ne circule plus. Vous allez me dire, oui, mais les banques s’en servent et l’État, lui, se sert aussi sous forme d’impôt sur les intérêts.

Pourquoi croyez-vous que j’aime l’or ?

L’or est le seul actif monétaire qui conserve de la valeur et qui est totalement hors de portée des griffes acérées de ceux qui convoitent notre grisbi. L’or enterré dans votre jardin n’est pas taxé. Il n’est pas utilisable par les banques, il correspond à la contrevaleur en euros que vous retiré du système économique. L’or emmerde tous ceux qui vivent de ce système et c’est pour cette raison qu’il représente un terrible danger.

N’achetez plus rien ou juste l’essentiel, et épargnez en or pour retirer aux banques la possibilité d’utiliser votre argent.

Pour ceux qui veulent rendre leur argent productif (ce qui est important), investissez-le tout simplement dans la formation de vos proches (pas de TVA sur les formations) ou dans un projet de création utile à la collectivité de quelqu’un que vous connaissez.

Voilà de quoi emmerder l’État, ce à quoi nous devrions tous nous employer avec constance.

Emmerder l’État n’est pas une fin en soi.

Il est essentiel que tous les pouvoirs ne soient pas réunis au même endroit, il est essentiel de « maltraiter » intellectuellement les autorités pour qu’elles n’oublient jamais que le pouvoir leur est donné par le peuple, et pour le bien de ce dernier.

L’État doit contribuer à notre bonheur, pas faire notre malheur. Emmerder l’état est donc un acte citoyen fondamental.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

Suivez-nous sur Google News Economie Matin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Aucun commentaire à «La grève de la consommation. Épargner pour protester»

Laisser un commentaire

* Champs requis