Crise : la malédiction du FMI

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Par Gilles Sengès Modifié le 6 juillet 2012 à 15h48

Il ne fait décidément pas bon avoir dirigé le Fonds Monétaire International (FMI) depuis le déclenchement de la crise des «subprimes » en 1997.

Après Dominique Strauss-Kahn, contraint de démissionner au printemps 2011, suite aux déboires que l’on sait aux Etats-Unis, c’est au tour de son prédécesseur de connaître des ennuis avec la justice. Amené à abandonner son poste, en novembre 2007, officiellement pour des raisons familiales, officieusement pour les beaux yeux d’une journaliste espagnole, Rodrigo Rato, arrivé à la tête du FMI en juin 2004, vient d’être mis en examen dans son pays à la suite de la déroute financière de Bankia qu’il présidait depuis décembre 2009.

Après avoir travaillé un temps pour le compte de la banque Lazard à Londres, l’ancien ministre de l’économie et des finances de José Maria Aznar, entre 1996 et 2004, qui est crédité à la fois du « miracle espagnol » et de la création de la mortifère « bulle immobilière » avait pris la tête de Caja Madrid. Sous sa houlette, la deuxième caisse d’épargne espagnole a participé activement aux restructurations du secteur pour créer le quatrième groupe bancaire du pays avec 320 milliards d’euros d’actifs et l’introduire en bourse en juillet 2011 sous le nom de Bankia.

C'est ce qui vaut à celui qui a longtemps été le grand espoir du Parti Populaire, actuellement au pouvoir à Madrid, de faire l’objet d’une plainte pour escroquerie et falsification des comptes. A l’origine de la démarche, le parti d’opposition centriste UPyD veut savoir comment un groupe qui dégageait officiellement 304 millions de bénéfices a pu tromper les petits actionnaires en affichant quelques mois plus tard plus de 3,3 milliards d’euros de pertes et être contraint de demander à être nationalisé, en mai 2012, avec des besoins de recapitalisation de 23 milliards d’euros.

Arrivée à la tête du FMI en juillet 2011, Christine Lagarde est désormais prévenue. Son poste n’est plus une sinécure pour banquiers centraux comme à l’époque des Français Jacques de Larosière (1978-1987) ou Michel Camdessus (1987-2000)…

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Ancien rédacteur en chef des Échos, Gilles Sengès a été correspondant en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Espagne.

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