Faudra-t-il augmenter la « taxe attentat » pour dédommager les victimes ?

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Par Laure De Charette Modifié le 5 août 2016 à 10h04
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4,30Le montant actuel de la taxe est de 4,30 euros par an.

Peu d’entre nous le savent, mais il existe depuis une trentaine d’années une taxe attentat. Beaucoup d’entre nous la payent chaque année, elle abonde un Fonds, et permet ensuite de dédommager les victimes d’attentats. Le problème, c’est qu’étant donné l’explosion du nombre de victimes, le Fonds manque d’argent. Alors la taxe pourrait augmenter.

Une taxe pour les victimes

Qu’est-ce que la « taxe attentat » ? Il s'agit d'une contribution dont le montant est fixé tous les ans par le gouvernement. Elle est payée par chaque assuré titulaire d’un contrat d’assurance de biens (auto, habitation…) et s’élève à 4,30 euros par an. Elle alimente un fond de garantie des victimes d'actes de terrorisme, et permet d’indemniser les victimes d’actes de terrorisme, les personnes blessées, physiquement ou psychologiquement, ou les ayants droit de personnes décédées (conjoint, enfants, parents, grands-parents, petits-enfants, frères et sœurs). Elle est due par tous les souscripteurs de contrat d'assurances incluant une garantie dommage. L'assureur a un rôle de percepteur : il encaisse le montant de la taxe auprès de ses souscripteurs et la reverse directement au fond de garantie.

Or les assureurs sont inquiets. La contribution des assurés au Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme « n’est pas suffisante » pour faire face à la hausse des attentats en France, selon Jacques de Peretti, directeur général d’Axa France.

Des centaines de millions nécessaires

Cette taxe a déjà été augmentée, pour la première fois depuis plus de 10 ans, en 2015 afin d’augmenter les ressources du fonds. Jusqu’à présent les actes terroristes coûtaient environ 10 millions par an. Mais « il est clair qu’aujourd’hui, au cours des 18 derniers mois, c’est à plusieurs centaines de millions d’euros auquel le fonds doit faire face », a poursuivi le DG d’Axa. En effet, les seuls attentats de novembre en région parisienne devraient coûter environ 300 à 350 millions.

Reste que le Fonds dispose d’une réserve de 1,3 milliard d’euros, selon la secrétaire d’Etat aux Victimes Juliette Méadel.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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