Si vous allaitez votre (propre) enfant, alors l'Etat vous donne de l'argent. Voilà une drôle de méthode actuellement testée en Grande-Bretagne et destinée à inciter les jeunes mères à nourrir au sein leur enfant.
Jusqu'à 240 euros pour un allaitement de 6 mois
140 euros pour six semaines d'allaitement après l'accouchement, voilà la somme que perçoit la « bonne mère » présumée, sous forme de chèque cadeau. Plus elle allaite, plus le montant du chèque augmente : 100 euros sont ajoutés si elle prolonge l'expérience pendant 6 mois, comme le recommande l'Organisation Mondiale de la Santé.
Ce sont les comtés du Derbyshire et du South Yorkshire (au centre du Royaume-Uni) qui ont lancé cette expérience, auprès de 130 femmes issues de milieux défavorisés.
Moins d'allaitement chez les femmes aux revenus modestes
Cette idée est née d'une réalité : les femmes britanniques issues de milieux défavorisés allaitent moins leur enfant que les femmes issues de milieux aisés. C'est d'ailleurs aussi le cas en France, d'après les études.
Mais comment vérifier que les mères ne donnent pas en douce un biberon de lait infantile à leur progéniture ?! Le National Health Service, le Service de Santé publique britannique, risque d'avoir bien du mal à s'assurer que les parents jouent bien le jeu de l'allaitement...
En France aussi, les recommandations de l'OMS sont peu suivies. La France est le pays d'Europe où on allaite le moins, et le moins longtemps. Selon le bulletin épidémiologique de l'Institut national de veille sanitaire publié en 2012, 70% des Françaises donnent le sein à la maternité, mais à peine plus de la moitié des bébés sont encore allaités à un mois (54%) et 32% à 3 mois. De quoi donner des idées au gouvernement français ?