Après plusieurs mois de négociations et d’atermoiements, Ford a pris sa décision : l’usine de Blanquefort, en Gironde, va bel et bien fermer ses portes en août prochain. Provoquant la condamnation des politiques qui se sont engagés sur ce dossier.
Coup dur pour l’emploi en Gironde. Ford a décliné l’unique offre de reprise du groupe belge Punch, qui proposait le maintien en poste de 400 emplois sur les 850 que comptent cette ligne de production de boîtes de vitesse. Le constructeur automobile américain avait pourtant obtenu de l’État et des collectivités locales un engagement à hauteur de 15 millions d’euros ainsi qu’un accord avec la majorité des syndicats de l’usine, abaissant les conditions sociales. Mais rien n’y a fait.
Offre de reprise
En octobre déjà, Ford expliquait que son plan social était plus avantageux pour les salariés que la proposition de reprise du groupe Punch, qui a pourtant redressé l’usine de boîtes de vitesse de General Motors de Strasbourg, il y a cinq ans. En fait, dès le mois de février, l’affaire semblait pliée puisque la direction de Ford avait annoncé qu’elle n’investirait plus dans cette usine. La décision finale provoque l’incompréhension et la colère des salariés bien sûr, mais aussi la consternation au sein de la classe politique. Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, demande ainsi « instamment » à Ford de « reconsidérer sa position ».
Colère du ministre de l’Économie
Mais la réaction la plus forte vient du ministre de l’Économie lui-même. Durant la séance des questions au Sénat, Bruno Le Maire a laissé éclater sa colère : « Je suis révolté, je suis écoeuré par cette décision qui ne se justifie que par la décision de Ford de faire monter son cours de Bourse ». Le patron de Bercy entend « dénoncer la lâcheté » de l’entreprise qui n’a pas eu le « courage prendre le ministre de l'Economie et des Finances au téléphone » ces trois derniers jours.