Fincantieri va-t-il réellement acquérir les Chantiers de l’Atlantique ?

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Par Aurélien Delacroix Modifié le 31 décembre 2020 à 9h03
Fincantieri Chantiers Atlantique 2
@shutter - © Economie Matin
59,7 MILLIONSFincantieri propose 59,7 millions d'euros pour 50% des Chantiers de l'Atlantique.

Les Chantiers de l'Atlantique pourraient finalement ne pas tomber dans l'escarcelle de Fincantieri. L'opération devait en effet être bouclée le 31 décembre au plus tard, mais la Commission européenne ne peut pas donner son aval sans des informations complémentaires du groupe italien.

Le dossier de l'acquisition des Chantiers de l'Atlantique par Fincantieri est décidément un panier de crabes. L'opération doit en effet être finalisée au plus tard le 31 décembre, mais la Commission européenne ne peut pas boucler son enquête approfondie sans des informations supplémentaires que le groupe italien dit ne pas posséder. Bruxelles, qui craint une distorsion de concurrence dans le secteur de la construction navale, explique à l'AFP que « les informations manquantes ne sont pas fournies par les parties ». Du côté de Fincantieri, on estime avoir fait « tout ce que nous devions et pouvions faire ». Impossible d'en faire davantage donc, côté italien. Le blocage est complet. Le gouvernement français a accordé un délai d'un mois supplémentaire à Fincantieri pour tenter de sortir de l'ornière.

Blocage complet à Bruxelles

Le dossier est sensible aussi bien économiquement que politiquement. En 2017, pour palier à la faillite de la maison-mère des Chantiers, Fincantieri propose de racheter le constructeur de paquebots de croisière. Après de nombreux allers et retours acrimonieux entre Paris et Rome, un compromis est trouvé : Fincantieri peut acheter 50% des Chantiers de l'Atlantique (pour un montant de 59,7 millions d'euros), tandis que l'État français, propriétaire de 84,3% du capital de l'entreprise, accepte de « prêter » le pourcent qui manque au groupe italien pour exercer la pleine propriété sur le constructeur. Et si les engagements ne sont pas tenus, alors la France peut « reprendre » ce 1% du capital.

Les doutes du gouvernement français

La crainte côté français est de voir partir l'expertise des Chantiers partir entre des mains chinoises. La constructeur de navires de croisière est une spécialité européenne, et Fincantieri travaille déjà avec le groupe chinois CSCC dans ce domaine. L'enjeu est également important en termes d'emploi. Les Chantiers font travailler 3.100 personnes à Saint-Nazaire ainsi qu'une myriade de sous-traitants en France et dans le monde (l'entreprise compte 5.000 fournisseurs). La décision finale pourrait bien être entre les mains du gouvernement français.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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