L’essor des Fintech multiple les défis pour les marques

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Par Robert Reading Publié le 30 juin 2018 à 5h00
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6,2 milliards $Les fintechs américaines ont levé 6,2 milliards de dollars en 2016.

L’essor des technologies financières – les « Fintech » – nous contraint à redéfinir l’ensemble du secteur financier tel que nous le connaissons.

Son évolution remet en question les notions traditionnelles de banque et de services financiers, tandis que l’offre de produits Fintech croît rapidement. Cette croissance est alimentée par un flux riche et continu d’innovations technologiques, allant de l’intégration de la blockchain à l’accélération des paiements internationaux et à des « bots » assistés par intelligence artificielle, capables de prodiguer des conseils aux consommateurs.

Les multiples solutions Fintech disponibles sur le marché offrent aux clients non seulement un choix sans précédent, mais aussi des produits et services axés sur l’utilisateur, lui permettant de gérer son argent avec plus de facilité et d’efficacité. Alors que les produits connaissant le plus de succès apportent une solution à des problèmes financiers courants, ils ont également pour vocation de différencier un établissement par rapport à ses concurrents. C’est dans cet environnement des Fintech, soumis à une forte concurrence, que peuvent apparaître des complications liées aux marques.

Le nombre croissant de dépôts de marques

Les investisseurs cherchant à mettre à profit l’explosion du secteur financent le développement d’un nombre croissant de nouveaux produits et de nouvelles solutions. Selon une étude de London & Partners, plus de 825 millions de livres sterling ont été injectés dans les Fintech britanniques en 2017, tandis que, d’après un rapport de Forbes, leurs homologues américaines ont levé 6,2 milliards de dollars en 2016.

Il n’est pas surprenant que cette multiplication des produits Fintech ait entraîné une augmentation similaire des dépôts de marques. En 2016, les Fintech britanniques ont déposé 4228 marques au total, un chiffre en hausse de plus de 25 % depuis 2011. Le rythme de dépôt de marques par les Fintech ne montre aucun signe de ralentissement. Conscientes de la facilité avec laquelle de nouveaux venus peuvent copier leurs produits financiers dans un secteur fortement concurrentiel, ces entreprises ont judicieusement décidé de protéger leur propriété intellectuelle avant qu’il ne soit trop tard.

Cet accent mis sur la protection de la propriété intellectuelle porte ses fruits lorsque les Fintech sont en quête d’investisseurs ou en négociations en vue d’une acquisition. Les investisseurs ou acquéreurs potentiels, lors de la phase d’audit préalable, analysent soigneusement la protection de marque en place, car la propriété intellectuelle de ces entreprises constitue souvent leur actif le plus précieux et influe grandement sur leur valorisation.

Prendre le problème des marques à bras-le-corps

Les Fintech n’ont d’autre choix que de prendre le problème des marques à bras-le-corps et de consacrer un maximum d’efforts au processus de recherche d’antériorité et de dépôt si elles souhaitent se prémunir contre tout risque de violation de marque. Elles doivent également tenir compte du fait que, sur un marché de plus en plus saturé, il devient toujours plus difficile de trouver un nom de produit original pouvant être déposé avec succès en premier.

Les banques traditionnelles excellent dans ce domaine, amassant un vaste empire de propriété intellectuelle. À titre d’exemple, au Royaume-Uni, de nombreux consommateurs utilisent le mot « cashpoint » comme nom commun pour désigner un DAB (distributeur automatique bancaire). Or ce terme est en fait déposé par la grande banque britannique Lloyds. Par conséquent, techniquement, seuls les distributeurs de son réseau peuvent véritablement être désignés sous le nom de « Cashpoints ». Les Fintech feraient donc bien de s’inspirer de l’exemple des banques traditionnelles.

Conclusion

Alors que des start-ups, services et produits semblent faire leur apparition quotidiennement, les défis posés par la recherche d’antériorité et le dépôt des marques sont amplifiés dans le secteur des Fintech. A terme, il pourrait devenir extrêmement compliqué de trouver des noms ou des logos suffisamment originaux pour être déposés. Face à une concurrence aussi dynamique et à des enjeux aussi importants, les Fintech doivent agir sans délai pour protéger un maximum de marques afin de sauvegarder la valeur de leur propriété intellectuelle.

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Robert Reading est directeur de CompuMark.

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