François Hollande retourne à Florange, cette fois pas les mains vides

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Par Laure De Charette Modifié le 26 septembre 2013 à 4h10

Au moins a-t-il le courage de retourner sur les lieux du drame, où, il le sait, les anciens employés des hauts fourneaux n'ont pas du tout envie d'entendre d'énièmes promesses qui ne seront pas tenues. Comme promis, François Hollande retourne donc aujourd'hui sur le site sidérurgique de Florange, en Moselle.

Un accord à l'arraché entre le gouvernement et Mittal

Retour en arrière : l'an dernier, le gouvernement et Lakshmi Mittal, PDG du groupe Arcelor Mittal, avait conclu un accord : les hauts-fourneaux lorrains ne redémarraient pas, mais en échange, il n'y aurait pas de plan social pour les 629 salariés du site, et l'entreprise investirait au moins 180 millions d'euros sur cinq ans.

Pour Lakshmi Mittal, il s'agissait d'un accord « juste », d'« un bon compromis ». Le milliardaire indien évoquait alors des discussions « rudes » avec François Hollande, et qualifiait les propos du ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg d'« irrationnels ». Ce dernier avait déclaré ne « plus vouloir de Mittal en France » et évoquait alors de nationaliser purement et simplement le site.

A Florange, on pense que François Hollande n'a pas tenu ses promesses

Le problème, c'est que pendant la campagne, le candidat du PS François Hollande avait laissé croire aux salariés qu'il serait capable de sauver les hauts-fourneaux. Le 24 février 2012, il avait évoqué « l'obligation » qu'auraient, s'il était élu, les dirigeants d'une entreprise rentable de trouver un repreneur avant de la céder.

Mais la proposition de loi, actuellement débattue à l'Assemblée nationale, a, depuis, été amendée : seule figure désormais l'obligation de chercher –et non de trouver- un éventuel repreneur pour tout groupe de plus de 1 000 salariés rentable, sous peine de pénalités. De toutes façons, avec ses moins de 700 salariés, Florange n'aurait donc pas été concernée par cette... « loi Florange ».

François Hollande retourne donc, comme promis, à Florange (sans son vigoureux ministre du Redressement Productif, pourtant très impliqué dans le dossier). Mais impossible de venir les mains vides ! Il se trouve qu'il y a trois semaines, un accord a été signé entre l'Etat et la région Lorraine, afin de dynamiser la Lorraine. Une enveloppe de 300 millions d'euros d'investissement est prévue sur trois ans. De quoi calmer la colère des ex-employés du site ?

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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