Tandis que Joe Biden a lancé une vaste campagne pour tenter d’uniformiser la taxation des entreprises à l’international, tentant ainsi de résoudre la problématique des taxes sur les multinationales, un argument de taille pour appuyer son propos lui a été offert par Charles Rettig, à la tête de l’Internal Revenue Service (IRS), le fisc américain.
La fraude fiscale a explosé, notamment avec les cryptomonnaies
Mardi 13 avril 2021, relate le New York Times, Charles Rettig était entendu par le Sénat américain sur la question de la fraude fiscale aux États-Unis. Ce dernier a expliqué que la fraude fiscale, qui coûtait, selon les estimations de l’IRS, 441 milliards de dollars en moyenne par an entre 2011 et 2013, a explosé ces dernières années. Et le chef de l’IRS de préciser que ses services manquent de moyens pour lutter contre l’évasion et la fraude fiscale qui est réalisée en majorité par les riches et les grandes entreprises.
Désormais, notamment à cause de l’engouement pour les cryptomonnaies qui échappent trop facilement aux régulateurs, l’IRS estime que la fraude fiscale coûte 1.000 milliards de dollars (836 milliards d’euros) par an à l’État américain.
Un niveau similaire en Europe
Les chiffres pour les Etats-Unis peuvent sembler très élevés, mais ils sont en réalité comparables à ceux de l’Union européenne. Début 2019, la Cour des Comptes estimait entre 25 et 100 milliards d’euros par an le coût de la fraude et de l’évasion fiscales pour la France, et à 1.000 milliards d’euros au niveau européen.
Or, lorsqu’on compare le PIB des Etats-Unis avec le PIB de l’Union européenne en 2019 (lorsque le Royaume-Uni faisait encore partie de l’UE), les chiffres sont similaires : 17.915 milliards d’euros pour les premiers, 16.400 milliards d’euros pour la deuxième. En supposant que l’évasion fiscale et la fraude fiscale soient répandues de manière similaire dans les deux économies, les niveaux sont cohérents.