Frêche : l’héritage sans partage

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Par Dominique Porté Publié le 2 août 2013 à 3h30

L'ombre de Georges Frêche plane sur les municipales 2014 à Montpellier. Près de quarante années de pouvoir exercé avec vigueur, parfois avec excès, ça laisse des traces. Un parti socialiste en lambeaux. Des héritiers divisés. Des gardiens de la mémoire à l'affût d'un mandat.

Trois socialistes, peut-être quatre ou cinq pour un fauteuil. Hélène Mandroux sortante et partante pour une reconduction. Le Président de l'Agglomération, choisi par ses pairs, veut la mairie et l'Agglo. Premier déclaré, Philippe Saurel laboure le terrain. Les Écologistes comptent bien tirer les marrons du feu. La droite se prend à rêver d'une revanche. Nourri d'anecdotes, d'intrigues mémorables, de petits faits et de grands événements, ce livre présente le décor et les acteurs d'une épopée entre comédie et tragédie.

Ce livre d'histoire immédiate et d'analyse politique souligne la consti­tution d'une « classe d'élus » et la professionnalisation de la vie politique depuis les années 1970. Le cumul des mandats, renouvelables sans li­mites et la maîtrise par les élus du processus de désignation des candi­dats ont vidé la démocratie de sa substance. De l'illusion à la désillusion, les municipales de 2014 oscillent entre renouveau ou séisme.

Extrait : Hélène Mandroux, l'humiliée

"...La fin d'une mandature a souvent des airs de tragédie. Hélène Mandroux aura appris à ses dépens la dureté de la vie politique. Rien ne lui aura été épargné. Les noms d'oiseaux. Les critiques virulentes. Les al­lusions graveleuses. Les attaques sur son âge. Les jugements féroces. La malveillance et les sarcasmes sur sa capacité à gérer. Premier dans le rôle de l'exécuteur frontal, Georges Frêche en personne. Celui qui avait cédé son poste de maire, pour cause de cumul des mandats, en 2004 à Hélène Mandroux, passera des compli­ments opportuns aux déclarations assassines. Répondant à une question insistante de La Gazette de Mont­pellier sur un mot grossier qu'il aurait proféré à l'encontre d'Hélène Mandroux, il coupe court : « Une bonne fois pour toutes, je vous le répète : Hélène n'est pas ce que vous dites. Pour la simple et bonne raison que je n'aurais jamais laissé la mairie à « une conne », voilà » Là encore les versions divergent, même si la plupart des témoins admettent que Georges Frêche n'a pas mis longtemps pour accabler la maire de Montpellier de sa véhémence vexante. Moins de deux ans après la transmission du relais, traitée de « conne » en 2006, elle est critiquée et humiliée publiquement par l'Imperator à travers le conseil municipal qu'elle dirige. Direct Montpellier, le 20 mai 2009, rapporte que la veille des sommets ont été atteints. « Le patron de l'Aggloméra­tion a piqué une violente colère qualifiant de traîtres certains membres de l'entourage de la maire. Devant une assemblée médusée, Georges Frêche s'en est alors pris à Hélène Mandroux en portant de graves accusa­tions sur sa vie privée et en remettant en cause sa capacité à diriger seule la mairie de Montpellier. » Pourtant, tout avait commencé de la meilleure des manières. Une donation du vivant en bonne et due forme... »

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Dominique Porte, docteur en histoire, diplômé de sociologie et d'études audiovisuelles, succes­sivement et parfois parallèlement enseignant, journaliste, directeur de bureau d'études en développement culturel, éditeur de presse et de livres.

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