Découragés par le mouvement des « gilets jaunes », les consommateurs ont réduit leurs achats dans les commerces traditionnels… mais aussi sur les plateformes de ventes sur internet. Une mauvaise surprise pour l’ensemble du secteur.
Les blocages des ronds points qui empêchaient les consommateurs d’accéder aux centres villes ont eu un impact fort sur le commerce traditionnel. Mais beaucoup s’attendaient à ce que les Français reportent leurs achats sur les plateformes en ligne : en fait, il n’en a rien été. Pire, la croissance des ventes en décembre a marqué le pas, relève la Fevad, la Fédération du e-commerce et de la vente à distance. Sur l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires du secteur a atteint 92,6 milliards d’euros, en progression de 13,4% d’une année sur l’autre. Mais en décembre, la progression des ventes par rapport à 2017 s’est établie à 8% seulement.
Ralentissement de la croissance en décembre
Les mois d’octobre et de novembre annonçaient pourtant un dernier mois de l’année en fanfare, puisque la croissance des ventes a été de respectivement 16% et 14%. Mais les consommateurs français n’ont pas voulu faire de folies alors que la crise sociale agitait l’ensemble du pays. Ce ralentissement enregistré en raison du mouvement des « gilets jaunes » a coûté au secteur du commerce en ligne 0,7 point de croissance, soit l’équivalent de 600 millions d’euros. Les raisons de ce manque d’appétit de consommation dans une période pourtant propice sont directement liées au mouvement social.
Retard dans les livraisons
Les Français ont craint que les livraisons prennent du retard, en raison des blocages des transporteurs sur les routes. Quant aux achats « plaisir », ils ont été réduits à la portion congrue. La Fevad, qui parie toujours sur un chiffre d’affaires de 100 milliards d’euros en 2019, indique aussi que le panier moyen a baissé de 5 euros l’an dernier : il s’établit à 60 euros environ. En revanche, la fréquence des achats a augmenté de 20,7% (1,5 milliard de transactions), signe que les achats en ligne deviennent de plus en plus communs.