Bercy refuse la prime de l’ex-DG d’Air France

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Par Elisabeth Guedel Modifié le 30 mai 2012 à 4h07

Eco Digest du 30 mai 2012 (1) – « Ce que j'ai promis, je le tiendrai ». Le président français a tenu à rappeler, hier sur France 2, qu’il était homme de parole. Il y aura bien un « coup de pouce » au smic mais rien ne sera décidé « qui puisse déséquilibrer les petites et moyennes entreprises qui sont aujourd’hui dans une grande difficulté de compétitivité ». François Hollande a également évoqué des décisions sur la fiscalité pour juillet ou août. Allusion à la “contribution exceptionnelle” qui pourrait être demandée dès cet été à ceux qui paient l’impôt sur la fortune (ISF). Si rien ne change pour le moment pour les déclarations de patrimoine (date limite pour les rendre : le 31 mai), en revanche, les patrons du public savent désormais que la réforme de leur salaire ne va pas traîner. Un décret va sortir pour limiter le plus haut salaire de chaque entreprise à 20 fois maximum le plus bas salaire. Et cela touchera même « les contrats en cours », a précisé le chef du gouvernement Jean-Marc Ayrault sur l’express.fr.

Même logique de modération salariale dans les entreprises où l’État est actionnaire : le gouvernement ne validera pas, ce jeudi, la prime de 400 000 euros que l’ex-Directeur Général d’Air France, Pierre-Henri Gourgeon, est censé recevoir. Motif : cette enveloppe n’est pas justifiée au regard des grandes difficultés financières de la compagnie aérienne. L’État détient encore 15,9 % d’Air France-KLM et a donc son mot à dire en assemblée générale. Cette prime de non-concurrence (contrepartie de l'engagement de ne pas aller travailler dans une autre compagnie aérienne pendant 3 ans) est incluse dans le package de départ de 1,4 million d’euros de Pierre-Henri Gourgeon. Le Medef avait aussi dénoncé, le week-end dernier, cette prime inappropriée et non conforme au code éthique de l'organisation patronale. L’ancien dirigeant avait créé la polémique au sein de l’entreprise en obtenant des billets à prix réduit à destination de l’Ile Maurice pour sa famille et lui-même, alors que les salariés ont vu leurs salaires geler. Air France devrait annoncer la suppression de plusieurs milliers d’emplois dans le courant du mois de juin. Reste que l’État n’est pas seul à bord de la compagnie aérienne. À suivre donc si les autres actionnaires décident d'avaliser ou bien de refuser la prime de l’ancien dirigeant.

- Alors que syndicats et membres du gouvernement ont parlé emploi à Matignon, une étude montre que les jeunes ont beaucoup de mal à trouver du travail. Près du tiers des jeunes diplômés l’an dernier n’ont toujours pas trouvé d’emploi, selon l'Association pour faciliter l'insertion professionnelle des jeunes diplômés (Afij). Pour les deux tiers qui ont été embauchés après avoir reçu leur diplôme, seuls 43 % étaient toujours en poste en avril dernier, souvent en contrat précaire. Pour ces jeunes, il s'agissait le plus souvent d'un emploi d'attente (61%) ou correspondant moyennement à leurs attentes (16%). Pas très stimulant pour chercher du travail...

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